Harmonic – Rennes : un plan scandaleux29/06/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/06/2500.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Harmonic – Rennes : un plan scandaleux

Fin mai, la direction de Harmonic, à Rennes, a annoncé un plan de départs volontaires à Thomson Video Network concernant un quart des effectifs.

Thomson Video Net­work (TVN), qui emploie 350 personnes à Rennes, Brest et Cergy, fabrique des équipements d’émission pour les chaînes de télévision. C’est une ancienne filiale de Technicolor, qui l’a vendue en 2011, après y avoir supprimé déjà un quart des effectifs. À l’époque, un fonds d’investissement de l’État (FCDE) l’avait rachetée pour quelques millions d’euros, puis revendue une quinzaine de millions d’euros en 2014 à un fonds de placement du groupe Rothschild, qui lui-même l’a revendue pour 75 millions de dollars à Harmonic début 2016. Harmonic, le leader mondial du secteur, a donc racheté un de ses concurrents plus petits.

TVN, auquel l’État a versé plus de 5 millions d’euros de crédit impôt recherche en 2015, attire bien des convoitises. Dans ce jeu de Monopoly, les enchères ont monté et les capitalistes se sont enrichis. Quelques cadres dirigeants de l’entreprise ont aussi su profiter de l’aubaine. Ils ont pris des participations dans la holding qui possédait l’entreprise, holding qui a servi à en pomper les richesses, par des transferts de trésorerie ou en quintuplant sa mise lors de la revente à Harmonic. Ils auraient ainsi amassé un magot d’une trentaine de millions d’euros à se partager entre neuf personnes. Et quelques-uns n’ont pas hésité à quitter le navire dès l’annonce du plan, leur pactole en poche.

Aujourd’hui, Harmonic veut rentabiliser son investissement et présente la note aux travailleurs. Il les menace d’un plan de licenciements moins avantageux, s’il n’obtient pas son quota de volontaires. Beaucoup de travailleurs ont entre vingt et trente ans d’ancienneté et n’ont guère d’autre perspective que le chômage, s’ils se retrouvent dehors.

Voilà une illustration de ce qu’est le fonctionnement du capitalisme : une chaîne de prédateurs sans vergogne qui pillent toute la société. Pour les travailleurs, la seule voie possible est de relever la tête et de résister à leurs prétentions.

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