Qatar : coupe du monde de foot et exploitation15/06/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/06/2498.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Qatar : coupe du monde de foot et exploitation

Dans un rapport publié le 31 mars, Amnesty International a mis une nouvelle fois en lumière les conditions de vie et de travail effroyables que subissent les travailleurs au Qatar.

La construction des stades, hôtels, métros en vue de la Coupe du monde de football de 2022 va coûter 100 milliards d’euros. Derrière, il y a l’exploitation forcenée des travailleurs immigrés, au nombre de 1,7 million, soit 85 % de la population du pays. Venus d’Inde, du Népal ou du Bangladesh, ils s’entassent dans des taudis surpeuplés, travaillent 12 à 14 heures par jour, 7 jours sur 7, pour des salaires de misère, parfois payés avec retard ou partiellement. Les patrons confisquent leur passeport et peuvent ainsi leur interdire de quitter le pays ou de changer d’employeur. Des centaines de travailleurs seraient déjà morts sur les chantiers de la Coupe du monde.

Cette situation est connue et dénoncée depuis des années, avec seulement de timides protestations hypocrites des gouvernements occidentaux. Les géants industriels européens profitent de la surexploitation des travailleurs du Qatar. Besix, le leader belge du BTP, chapeaute les travaux des plus grands stades. Systra, filiale de la RATP et de la SNCF, construit avec Vinci le métro de Doha, la capitale. Vinci est d’ailleurs poursuivi par l’organisation humanitaire Sherpa, pour « travail forcé et réduction en servitude » ; Bouygues, de son côté, accumule les contrats.

Alors même que la presse locale évoque une dizaine de cas de suicide de travailleurs indiens surendettés et licenciés, le Premier ministre indien Narendra Modi, en visite au Qatar le 6 juin, a « transmis ses sincères remerciements au leadership qatari pour l’accueil de la communauté indienne ». Il faut dire qu’il ramenait dans ses bagages le contrat de construction d’un des stades pour le groupe indien Larsen & Toubro.

Le ballon rond est un business qui roule, pour les capitalistes.

Partager