États-Unis : un acte horrible, et ceux qui l’exploitent15/06/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/06/2498.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : un acte horrible, et ceux qui l’exploitent

Après l’ignoble massacre perpétré dans la nuit du dimanche 12 juin dans une boîte de nuit homosexuelle à Orlando, en Floride, par un déséquilibré se revendiquant de l’État islamique, les tentatives d’exploiter l’émotion suscitée n’ont pas manqué, à cinq mois de l’élection présidentielle américaine.

La palme de la bêtise raciste revient une nouvelle fois au républicain Donald Trump, devenu coutumier des provocations xénophobes visant plus particulièrement les musulmans. Après s’être déclaré en décembre 2015, après la tuerie de San Bernardino, favorable à l’interdiction de l’entrée des musulmans sur le territoire des États-Unis, Trump a renouvelé sous une forme à peine atténuée la même proposition. Sa concurrente démocrate Hillary Clinton ayant réaffirmé après l’attentat sa volonté de réglementer davantage la vente des armes, Trump l’a accusée de vouloir « prendre les armes des Américains, puis autoriser l’entrée de ceux qui veulent nous assassiner ».

Que l’auteur du massacre de Floride soit né aux États-Unis n’arrête pas Trump, dont la démagogie vise à attirer les suffrages de la fraction la plus réactionnaire de l’électorat. Il s’est d’ailleurs bien gardé de dénoncer à un seul moment le fait que le tueur ait cherché à s’en prendre à des homosexuels. Car l’électorat ultrareligieux et conservateur dont le candidat républicain cherche à drainer les voix est lui aussi homophobe.

Si Trump est celui qui va le plus loin dans la démagogie raciste, les autres politiciens ne sont pas en reste sur le thème de la guerre à l’islamisme. « Nous sommes une nation en guerre contre les terroristes islamistes », a déclaré Paul Ryan, le président républicain de la Chambre des représentants. « Notre nation est en guerre. Le terrorisme islamiste radical a déclaré le jihad contre l’Amérique », a proclamé quant à lui l’ancien candidat à l’investiture républicaine Ted Cruz. S’il s’est montré plus sobre, Obama était tout de même dans le même registre en déclarant qu’ « aucun acte de terreur et de haine ne peut changer qui nous sommes ».

Quelles que soient les motivations réelles de ses auteurs, ce terrorisme aveugle qui vise à faire le plus de victimes possibles est particulièrement abject. En outre, loin d’affaiblir les gouvernements des puissances impérialistes, il les renforce, en leur permettant de se présenter comme les garants de la sécurité des populations, alors qu’ils sont les principaux responsables du chaos sanglant dans lequel se retrouve plongée la planète, chaos qui engendre la barbarie qui vient de frapper une nouvelle fois à Orlando.

Partager