Face au mouvement : les coups de menton de Valls25/05/20162016Journal/medias/journalarticle/images/2016/05/p3_dessin_1.jpg.420x236_q85_box-0%2C144%2C556%2C456_crop_detail.jpg

loi travail

Face au mouvement : les coups de menton de Valls

Face à la mobilisation contre la loi El Khomri qui continue, face aux grèves touchant les transports routiers et les raffineries de pétrole, le gouvernement et sa majorité bombent le torse.

Illustration - les coups de menton de Valls

Dans la voie tracée par Hollande présentant sur France Culture les luttes des travailleurs des dépôts de carburants et des raffineries comme une « stratégie portée par une minorité », Valls en Israël a pris le relais, justifiant les interventions policières contre les grévistes, affirmant après celle, brutale et massive, à Fos-sur-Mer que « d’autres sites seront libérés ». Prenant pour cible la CGT, il a fait mine de s’apitoyer sur le sort des automobilistes, « pris en otage », dit-il.

Ces prises de position n’ont rien à envier à la posture intransigeante de gardien de l’ordre qu’essaie désormais d’incarner Sarkozy, depuis que le mouvement contre la loi El Khomri perdure. Avec son attitude de maître d’école sifflant la fin de la récré, le « Ça suffit » de Valls paraît aussi dérisoire que les déclarations du ministre des Transports niant, sur le plateau de BFM, les problèmes d’approvisionnement des stations d’essence, tout en décidant des mesures d’exception permettant des livraisons par camion-citerne le dimanche et autorisant à dépasser les plafonds d’heures supplémentaires imposées aux camionneurs.

En attaquant les travailleurs qui se battent, c’est l’ensemble de la contestation que le gouvernement cherche à discréditer auprès de ce que l’on appelle l’opinion. Par là même, il démontre que c’est bien la réaction ouvrière qu’il craint, son extension à de nouveaux secteurs et sa généralisation. La mobilisation reste encore limitée, mais elle exprime un rejet bien plus large de la politique propatronale que le gouvernement mène tambour battant.

Valls ose prétendre que « continuer des actions qui visent à faire retirer le texte, ça n’est pas démocratique ». Parlons-en de cette démocratie dont Valls et la majorité des députés socialistes se gargarisent ! Est-il vraiment démocratique de recourir au 49-3 en court-circuitant les députés, comme l’a fait le gouvernement ? Est-ce vraiment la démocratie quand 577 députés peuvent faire des lois qui vont à l’encontre des intérêts et de la volonté de la majorité du monde du travail ? Ils se prétendent mandatés par le peuple, mais le peuple dont ils parlent n’a pas élu les députés du PS pour qu’ils votent la démolition des protections des travailleurs qui subsistent encore !

Les travailleurs ne sont pas encore tous dans la lutte. Mais ceux qui le sont incarnent les aspirations et les intérêts du monde du travail dans son ensemble. Sans les travailleurs, rien ne fonctionne, comme on peut le vérifier. Et ils n’ont pas attendu que les Valls, Hollande et autres Sarkozy et Juppé les autorisent à dire ce qu’ils veulent. Le camp des travailleurs est en train de se donner les moyens de se faire entendre.

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