La Poste : la Cour compte sur les suppressions d’emplois18/05/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/05/LO2494.JPG.445x577_q85_box-0%2C24%2C312%2C429_crop_detail.jpg

Leur société

La Poste : la Cour compte sur les suppressions d’emplois

La Cour des comptes s’en prend une nouvelle fois aux postiers. Elle demande dans un référé aux ministres des Finances et de l’Industrie, de réduire le nombre de bureaux de poste.

En février déjà, cette institution avait sommé l’État de diminuer plus vite le nombre de facteurs, prétendument sous-employés. Ce ballet dure depuis des années. La direction de La Poste fournit ses informations à la Cour des comptes, celle-ci publie rapport après rapport pour dire qu’il faut sabrer dans les effectifs, et la direction brandit dans les bureaux ces rapports pour justifier les suppressions d’emplois.

Selon la Cour des comptes, sur les 6 815 bureaux du réseau urbain en 2014, 965 auraient eu une activité inférieure à trois heures quotidiennes, dont 173 pendant moins d’une heure. On se demande bien d’où sortent ces chiffres, quand on voit les files d’attente qui s’allongent dans les bureaux de certaines banlieues, parfois même avant l’ouverture. Mais la direction de La Poste est experte en falsification des données.

Ainsi, elle affecte par exemple un temps arbitraire à chaque opération et essaie de démontrer aux facteurs stupéfaits qu’ils travaillent deux fois moins qu’ils ne le font réellement. Dans les bureaux accueillant le public, si l’activité est parfois réduite, c’est bien souvent à l’initiative de La Poste qui réduit les horaires d’ouverture, parfois à l’improviste, pour manque de personnel. La Cour des comptes préconise alors de faire en ville ce qui se fait déjà dans les campagnes : transmettre les activités postales à des commerçants ou à des services municipaux.

Les zones rurales ne seraient pas pour autant épargnées. En 2014, les deux tiers des points de contact hors des villes étaient déjà assurés par les mairies ou les commerçants. Là aussi, il y aurait trop de bureaux à faible rendement et il faudrait donc accélérer le transfert des activités.

La Cour des comptes, Macron, Sapin et la direction de La Poste sont complices contre les postiers et les usagers. Ceux-ci ont toutes les raisons de ne pas les laisser faire et d’exiger au contraire des créations d’emplois, le maintien des bureaux existants et même la création de nouveaux bureaux là où la population en a besoin.

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