Primaire à droite : lutte des places11/05/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/05/2493.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Primaire à droite : lutte des places

Semaine après semaine, les candidats à la primaire de la droite font des efforts désespérés pour occuper le devant de la scène et se distinguer les uns des autres. C’est une tâche bien délicate et qui semble fort ingrate.

En effet le programme politique de la droite, l’organisation de la guerre du grand patronat contre les travailleurs, est déjà mis en œuvre jour après jour par Hollande et Valls. Juppé par exemple, qui fait la course en tête et présentait son programme économique le 10 mai, en est réduit à peu de chose. Il plaide pour le retour aux 39 heures et la défiscalisation des heures supplémentaires. Et d’ajouter la fin des cotisations patronales pour les allocations familiales, un cadeau de dix milliards d’euros qui serait compensé par une hausse de la TVA.

Fillon, quant à lui, ne se fatigue pas tant et plaide pour une « révolution du bons sens », ce qui a le mérite de ne rien vouloir dire et de ne pas fatiguer les méninges de l’électeur. Mais ces deux anciens Premiers ministres ont seulement besoin de se montrer, leur passé parle pour eux et fait office de programme politique.

Les concurrents moins chamarrés doivent, eux, trouver d’autres artifices pour percer. Bruno Le Maire, par exemple, annonce carrément la suppression de la fonction publique territoriale par l’embauche de travailleurs en CDD ou CDI à la place des fonctionnaires partant en retraite. C’est-à-dire qu’il propose… ce qui se fait déjà. Kosciusko-Morizet veut supprimer le poste de Premier ministre, Copé parle du football et de ses malheurs, Morano ne dit plus rien, Alliot-Marie se prépare, les autres cherchent encore le micro…

Il reste évidemment Sarkozy. Ses concurrents affirment que, fidèle à sa légende, celui qui n’est pas encore candidat finance sa campagne personnelle avec les fonds du parti, essaie par avance de truquer le scrutin et se promène avec Balkany en témoin de moralité. On ne se refait pas.

Aussi nulle soit-elle, la droite a quand même un boulevard devant elle pour gagner l’élection présidentielle de 2017 et poursuivre en l’aggravant la politique du gouvernement actuel. Le Pen, malgré ses efforts, n’a pas encore l’onction du grand patronat et Hollande est complètement démonétisé. Ainsi, de même que Sarkozy fut le meilleur agent électoral de Hollande en 2012, Hollande est d’ores et déjà la grande chance de la droite pour 2017. La seule vraie question est de savoir qui en portera les couleurs, et pour cela la bataille est féroce.

Une chose reste certaine, les gouvernements alternent, la politique du grand capital reste.

Partager