Tandis que la direction n’avait annoncé, lors des négociations annuelles obligatoires, que 0,8 % d’augmentation généralisée, ils ont finalement obtenu 1,6 % sur les salaires et l’augmentation d’une allocation qui passe à 180 euros brut en juin, et une autre allocation de 80 euros brut en novembre.

En outre, il a été obtenu pour les intérimaires le passage au coefficient P1 au bout de six mois de présence dans l’usine, ce qui en concerne beaucoup puisque NTN compte à demeure quelque 150 intérimaires, sur un total de 650 travailleurs embauchés.

La grève a eu un large soutien dans la population, qui s’est manifesté au travers des collectes. Et, bien que la grève se soit arrêtée le 3 mai, de nombreux grévistes ont tenu à débrayer à nouveau pour participer au rassemblement de soutien devant l’usine, qui avait été prévu la veille dans le cadre des rassemblements contre la loi travail. Là, un barbecue festif s’est tenu avec des travailleurs de Renault qui avaient débrayé pour l’occasion.

Bien plus encore que financière, c’est surtout une victoire morale. Car cette grève a entraîné aussi une quarantaine d’intérimaires. Dans cette usine dure, où pressions et sanctions se succèdent, cette grève offensive sur les salaires a été celle de ceux qui relèvent la tête, la grève de la dignité.

Dans cette lutte, les travailleurs de NTN ont tissé de véritables liens de fraternité, non seulement entre ouvriers de chaque équipe, mais aussi et surtout entre embauchés et intérimaires. Cette solidarité, au-delà des divisions créées par les patrons, est certainement un gage pour l’avenir.