Réfugiés : évacués de Paris 19ème… pour aller où ?03/05/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/05/2492.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Réfugiés : évacués de Paris 19ème… pour aller où ?

Les quelques centaines de migrants qui campaient sous le métro aérien à Stalingrad, dans le 19ème arrondissement de Paris, ont été évacués lundi 2 mai par les forces de police pour être conduits, a déclaré la préfecture, dans des centres d’hébergement en Île-de-France et en province.

Ce campement, un parmi bien d’autres, où avaient échoué des réfugiés fuyant la misère ou la guerre dans leur pays, était en effet un lieu insalubre, sans eau ni sanitaires, dangereux pour les adultes et encore plus pour les enfants. Mais pourquoi faut-il que la situation devienne intolérable, au point qu’une partie d’entre eux l’avaient déjà quitté pour occuper un lycée désaffecté de cet arrondissement, pour que l’État réagisse ? « En Allemagne, aucun réfugié n’est resté à la rue comme ça », dénonçait un jeune Soudanais.

Il est vrai qu’en France, malgré les grandes déclarations de solidarité de ­Hollande, l’accueil des réfugiés se fait au compte-gouttes et dans des conditions indignes. Ceux-ci campent des mois, voire des années, dans des abris de fortune, sous la pluie ou dans le froid, sans que l’État fasse quoi que soit. Et quand les pouvoirs publics se préoccupent d’eux, c’est pour évacuer ces migrants, trop souvent sans ménagement, et les conduire dans des centres. Depuis onze mois, dix-neuf opérations d’évacuation de campement ont été réalisées et, selon le gouvernement, 6 500 migrants auraient été accueillis sur 55 centres.

Outre le fait que seule une minorité peut espérer une place dans les Cada (Centre d’accueil pour les demandeurs d’asile), ceux-ci sont dispersés dans toute la France, et les migrants se retrouvent parfois isolés dans un petit village où ils n’ont rien à faire de leurs journées. Par ailleurs, si un grand nombre d’hébergements sont corrects, d’autres sont carrément des centres de rétention infâmes, et la première idée des réfugiés est de les quitter le plus vite possible pour se rapprocher des grandes villes, surtout de Calais, pour un éventuel passage en Grande-Bretagne.

Hollande a annoncé que 30 000 migrants en situation de détresse, Syriens, Irakiens, Érythréens, Soudanais, etc., seraient accueillis en France en 2016. Rien ne dit qu’il tiendra sa parole, et encore moins qu’il aura le souci de les accueillir dans des conditions respectant leur dignité.

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