PS, PCF et Front populaire : mensonges d’hier et d’aujourd’hui03/05/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/05/2492.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

PS, PCF et Front populaire : mensonges d’hier et d’aujourd’hui

Dimanche 1er mai, alors que des dizaines de milliers de manifestants défilaient entre autres contre le projet de loi travail du gouvernement socialiste, le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, honorait la mémoire de Léon Blum et du Front populaire.

Cambadélis établissait un parallèle historique audacieux entre Blum et Hollande, les lois sociales de 1936 et la loi travail de 2016, la victoire électorale du Front populaire en avril 1936 et celle qu’il souhaite pour Hollande en 2017. Et de tancer ses ex et peut-être futurs alliés du PCF et des Verts, les invitant à s’aligner derrière le président sortant.

Le lendemain, L’Humanité n’a pas eu de mal à pointer le mensonge consistant à confondre des lois favorables aux travailleurs, les quarante heures, les congés payés, les délégués du personnel de 1936, avec les mesures ­antiouvrières contenues dans la loi El Khomri. Cette loi travail vise même essentiellement à détruire ce qui fut la plus grande conquête de 1936, les conventions collectives, qui inscrivent dans les textes les droits conquis solidairement par les travailleurs.

Le quotidien du PCF utilise pourtant la même référence historique, 1936, de façon aussi malhonnête que Cambadélis, quoique moins grossièrement, il est vrai. Comme la quasi-totalité des historiens et commentateurs, L’Humanité se contente de mettre les conquêtes ouvrières de 1936 indistinctement au compte du gouvernement dirigé par Blum et de la grève générale spontanée de millions de travailleurs, en mai et juin. Et d’oublier volontairement la politique du gouvernement, des partis et des syndicats qui le soutenaient, qui a consisté à empêcher que la grève générale ne se transforme en révolution sociale. Les conquêtes sociales, réelles, furent le prix que la bourgeoisie fut contrainte de payer, sur les conseils du gouvernement Blum, pour que les dirigeants de la CGT, du PS et du PCF réussissent à faire rentrer le torrent ouvrier dans son lit. Après quoi, le gouvernement et le patronat reprirent une à une les avancées sociales, jusqu’à ce que, finalement, la même Chambre de Front populaire élue en 1936 porte ­Pétain au pouvoir.

Aujourd’hui, Cambadélis invoque les conquêtes sociales de 1936 et soutient un président qui les détruit et même condamne les travailleurs qui osent se défendre. L’Humanité et les dirigeants du PCF soulignent la contradiction… après avoir appelé à voter pour ce même président et sans jamais rien proposer d’autre que de voter et voter encore pour ce même genre de politicien. Comme en 1936, PS et PC font la paire.

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