À Nantes, les autorités jouent la tension03/05/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/05/2492.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

À Nantes, les autorités jouent la tension

À Nantes, la détermination contre la loi El Khomri reste très importante. Jeudi 28 avril, il y avait entre 10 000 et 15 000 personnes à la manifestation, avec près de 1 500 lycéens et étudiants en tête et des salariés toujours nombreux, venant aussi bien de la fonction publique que d’entreprises privées grandes ou petites.

Sous prétexte de prévenir la casse, les forces de police sont intervenues tout au long de la manifestation. Le ton a été donné avant même le début du rassemblement, lorsque le cortège étudiant qui venait de l’université a été chargé à plusieurs reprises, la police en profitant pour confisquer des banderoles. Tout le parcours était ceinturé par les forces de l’ordre, CRS et gendarmes mobiles, qui ont fait un usage abondant de gaz lacrymogène, de grenades assourdissantes et de flash-balls.

Les CRS ont à plusieurs reprises coupé le cortège, séparant notamment les jeunes des salariés. Les manifestants ont néanmoins tenu à parcourir les 5 kilomètres prévus, jusqu’au bout, sidérés par tant d’agressivité. La police a interpellé au fil de la journée 41 personnes. Quatre d’entre elles, sans aucun antécédent judiciaire, ont été condamnées à un et deux mois de prison ferme pour... jets de pierres !

Le gouvernement comptait sans doute sur ce climat de tension pour dissuader les manifestants de revenir. Mais, trois jours plus tard, ils se sont retrouvés nombreux au rendez-vous du 1er Mai, sous le soleil et dans une bonne ambiance, au rythme des slogans et des chants de lutte, sans qu’il y ait le moindre incident. Il faut dire qu’on n’apercevait que de loin les policiers. Enfin une manifestation où, depuis deux mois, il a été possible de se rassembler à la fin du parcours sans être aspergé de gaz lacrymogène.

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