Une première manifestation avait eu lieu le samedi 19 mars, regroupant déjà 1 200 manifestants. En tête du cortège, le personnel de la maternité était cette fois-ci épaulé par de nombreux paysans arborant sur leur tracteur une banderole dénonçant la fermeture. Une manifestation de motards a aussi rejoint bruyamment le centre-ville pour exprimer son soutien. Des commerçants avaient baissé le rideau ; de nombreuses familles de travailleurs étaient là et des femmes, accompagnées de leurs jeunes enfants nés dans cette maternité, brandissaient des pancartes : « Il vaut mieux naître à la maternité que dans sa voiture », et « Non à la fermeture. »

Devant l’hôpital, plusieurs infirmières et aides-soignantes ont pris la parole pour exprimer leur colère, voire leur désespoir. Suite à une inspection en mars 2016, l’ARS (agence régionale de santé) a annoncé « une carence en matière de sécurité des soins, due au manque de médecins ».

Le personnel ne se sent pas responsable de cette situation et dénonce toutes les mesures prises ou non prises par les dirigeants du ministère de la Santé et de l’ARS. Pourquoi ont-ils laissé la situation pourrir ? Pourquoi n’ont-ils pas fait appel à de nouveaux médecins ? Il leur est facile maintenant d’évoquer le manque de sécurité. Que vont devenir les travailleurs de la maternité ? Face à toutes ces questions posées par le personnel depuis un mois, c’est le silence radio du côté du gouvernement et de la ministre Marisol Touraine qui a seulement déclaré « se pencher sur le dossier ».

Le personnel de la maternité a appelé à la poursuite de la mobilisation. La manifestation s’est terminée par un pique-nique offert par les commerçants.