Carlos Ghosn a eu chaud. Le 29 avril, l’assemblée des actionnaires de Renault a voté à 54 % contre l’augmentation de salaire qu’il se destinait pour 2015. Heureusement pour lui, l’avis des actionnaires n’est que consultatif. C’est le conseil d’administration, présidé par Ghosn entouré de ses pairs, qui décide.

Le PDG de Renault touchera donc 7,3 millions d’euros, auxquels s’ajouteront les 8 millions qu’il percevra en tant que PDG de Nissan. C’est d’ailleurs ce qui semblait faire estimer au groupe d’actionnaires qui le contestait que, pour un travail à mi-temps, Ghosn était déjà bien payé.

La commission rémunération du conseil d’administration a justifié le salaire de Ghosn et son augmentation de 7 à 7,3 millions par les bons résultats de l’entreprise et les 2,9 milliards de profits en 2015. Elle ne mentionne même pas les 7 500 emplois supprimés, rien qu’en France, à la suite de l’accord dit de compétitivité de 2013, tant il s’agit d’une gestion normale pour ces grands patrons. De même, il leur paraît normal que le salaire de Ghosn ne soit pas bloqué, contrairement à ceux des ouvriers et techniciens de Renault, qui le sont depuis quatre ans.

Ghosn touchera donc ses 15 millions. C’est le salaire de l’exploitation de dizaines de milliers d’ouvriers et de techniciens qui fabriquent non seulement les voitures mais aussi les profits de Renault.