Diesel : zéro de conduite pour les constructeurs03/05/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/05/2492.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Diesel : zéro de conduite pour les constructeurs

Suite au scandale chez Volkswagen, la ministre de l’Environnement Ségolène Royal a mis en place une commission dont l’objectif serait de contrôler les vrais niveaux de pollution des voitures diesel.

Les résultats qui viennent de tomber sont édifiants : sur 52 modèles examinés, aucun ne respecte les normes. La ­quasi-totalité émet bien plus d’oxyde d’azote que ne l’autorise la loi, parfois jusqu’à dix fois plus. Quant aux rejets de dioxyde de carbone, toutes les voitures en rejettent bien plus que ce que les constructeurs déclarent, souvent de 30 à 50 % de plus.

Depuis des années, des ONG environnementales accusent les constructeurs automobiles de ne pas respecter les normes antipollution et dénoncent les tests d’homologation des voitures diesel comme étant éloignés de la réalité : phases d’accélération très lentes durant les tests, température comprise entre 20 et 30 °C, vitesse moyenne de 33 km/h, pas de vent, etc. Comme les constructeurs connaissent parfaitement ces tests, qui n’ont pas été modifiés depuis plus de 40 ans, ils ont recours à des stratagèmes : voitures allégées au maximum en éliminant toutes les options, pneus surgonflés, alternateur déconnecté, lubrifiants spéciaux, etc.

Les constructeurs peuvent faire homologuer leurs modèles dans le pays de leur choix et mettre en concurrence les laboratoires qui effectuent ces tests, afin de bénéficier de leur complaisance. En France, le seul laboratoire certifié, l’Utac-Ceram, appartient en grande partie… au Comité des constructeurs français d’automobiles et son PDG actuel a effectué l’essentiel de sa carrière chez PSA.

On savait que les capitalistes peuvent mentir comme ils respirent, on sait maintenant que ceux de l’automobile mentent autant que leurs voitures émettent de gaz polluant ! Ils peuvent compter comme d’habitude sur la connivence de l’État, même si aujourd’hui le gouvernement feint de découvrir la vérité et de vouloir établir la transparence.

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