Assurance-chômage : le Medef à l’attaque03/05/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/05/2492.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Assurance-chômage : le Medef à l’attaque

La convention d’assurance-chômage, qui fixe les règles d’indemnisation des chômeurs, est censée être renouvelée au 1er juillet. Dans le cadre des négociations tripartites (patronat, gouvernement, confédérations de salariés), le Medef, appuyé par la CGPME et l’UPA (artisans), a fait parvenir à ses partenaires un ensemble de propositions en neuf points, qui n’est rien moins qu’un plan d’attaque en règle contre les chômeurs actuels et futurs.

Il serait d’abord question de moduler l’indemnisation en fonction du marché de l’emploi, comme ils disent. Par exemple, si le taux du chômage baisse en dessous de 9 %, l’indemnisation ne serait que de 0,8 jour pour un jour cotisé, le chômeur ne touchant alors que 4/5e des sommes précédemment allouées. Au cas où le taux du chômage atteindrait 12 %, l’indemnisation augmenterait progressivement jusqu’à 1,2 jour indemnisé pour un jour cotisé. Comme on sait que les statistiques du chômage sont arrangées en fonction des besoins de la propagande gouvernementale, les chômeurs pourraient attendre longtemps l’indemnisation maximum !

Les patrons souhaitent aussi rétablir la dégressivité de l’allocation de retour à l’emploi, qui dépend de l’ancien salaire, comme c’était le cas jusqu’en 2001. Il s’agirait, selon Gattaz, « d’inciter à travailler tous les gens qui le peuvent ». Comme si c’était un manque de volonté qui maintenait les travailleurs sans emploi au chômage !

De plus, prétendument pour tenir compte des réalités, les chômeurs n’entreraient dans la catégorie senior, qui permet de percevoir les indemnités pendant trois ans, qu’à partir de 59 ans, et non plus de 50 comme c’est le cas actuellement.

En jargon patronal, il s’agirait de dissuader les chômeurs de tenter une « optimisation fiscale des règles », c’est-à-dire de jongler habilement entre périodes de chômage et périodes d’emploi pour rester non imposables. Ce sont ceux pour qui l’optimisation n’a pas de secret en matière fiscale qui osent s’en prendre aux travailleurs les plus pauvres ! Il est bien connu pourtant que seuls 43 % des demandeurs d’emploi perçoivent une allocation d’assurance-chômage et que celle-ci s’élève à moins de 1 031 euros pour 50 % d’entre eux.

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