Arabie saoudite : révolte sur les chantiers03/05/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/05/2492.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Arabie saoudite : révolte sur les chantiers

Dimanche 1er mai, des travailleurs de Bin Ladin Group ont mis le feu à plusieurs autocars de la compagnie, à proximité du chantier géant de La Mecque, en Arabie saoudite. Au même moment, d’autres travailleurs du groupe occupaient le siège social, à Djeddah. Il semble que des travailleurs en grève occupent certains chantiers.

Le Bin Ladin Group, géant du BTP saoudien, travaillant en étroite collaboration avec le régime depuis un demi-siècle, emploie 200 000 travailleurs, immigrés dans leur quasi-totalité. Il a omis de verser les salaires de plusieurs dizaines de milliers d’entre eux depuis des mois et veut maintenant les licencier et les renvoyer chez eux sans même payer l’arriéré de salaire.

C’est le deuxième groupe de travaux publics opérant dans les pays du Golfe à faire faillite en l’espace de quelques mois. Pour Bin Ladin Group, les affaires ont décliné en septembre 2015, après la chute d’une grue sur les fidèles d’une mosquée de La Mecque. L’enquête ayant établi que l’accident était entièrement imputable à l’entreprise, celle-ci a été privée de contrats publics, au moins en ce qui concerne les édifices religieux. Mais cette décision peut tout aussi bien cacher des règlements de comptes entre concurrents, voire une crise de la construction au Moyen-Orient, découlant de la baisse du prix du pétrole et donc de la baisse des ressources étatiques.

Quoi qu’il en soit, Bin Ladin Group comme l’État saoudien veulent faire payer les pots cassés aux travailleurs. Après les avoir exploités, parqués dans des camps, privés de leur droit de circulation, après leur avoir interdit de se syndiquer et de revendiquer, après en avoir littéralement tué des centaines ou plus au travail, ils voudraient maintenant les renvoyer sans rien.

Mais c’est maintenant la révolte qui gagne ces travailleurs et qui se manifeste.

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