« Hé oh la gauche » : les fonds de tiroirs27/04/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/04/2491.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

« Hé oh la gauche » : les fonds de tiroirs

Lors d’une réunion publique organisée lundi 25 avril à l’initiative du porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll, les ministres réunis – la moitié du gouvernement, paraît-il – ont laborieusement énuméré les mesures de « progrès social » décidées depuis l’élection de Hollande. Mais même en criant très fort « Hé oh la gauche », ils avaient du mal à en trouver.

La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a vanté par exemple le compte pénibilité, prétendant qu’il permettait aux travailleurs ayant eu des métiers dangereux pour leur santé de partir plus tôt à la retraite. Elle ne manque pas d’aplomb quand on se rappelle que les socialistes, après l’élection de Hollande, ont reculé l’âge du départ à la retraite pour tous. Selon la ministre, sur 25 millions de travailleurs, 500 000 ont obtenu des points qui leur permettront ensuite de prétendre à un départ anticipé.

Le Foll s’est vanté des 83 000 emplois qui auraient été créés en 2015 selon l’Insee. Il oublie de préciser qu’il s’agit en très grande partie d’emplois précaires, surtout en intérim, et il omet de parler du nombre de chômeurs qui a atteint un niveau record.

Le Foll prétend que le gouvernement a fait « des choses dans des domaines au cœur de la gauche comme l’éducation, la santé ». La réalité est que Hollande, à un an de la fin de son mandat, est très loin d’avoir tenu l’engagement pris durant sa campagne d’augmenter le total des postes d’enseignants et que les conditions d’enseignement se dégradent dans de nombreux établissements. Quant à la santé, le progrès constitué par le remboursement de l’IVG ne compense pas, loin de là, la politique d’austérité qui a conduit à diminuer les lits, voire fermer des services dans de nombreux hôpitaux qui continuent à fonctionner avec un personnel de plus en plus insuffisant.

Si ces ministres ont pu sans mal se faire applaudir par une salle constituée en grande partie d’élus du PS, il leur sera plus difficile de convaincre les travailleurs et les classes populaires qui savent bien que, concernant les emplois, les salaires, les conditions de vie et le maintien des protections sociales, tout va de mal en pis !

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