Chômage en baisse ? précarité en hausse27/04/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/04/2491.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Chômage en baisse ? précarité en hausse

L’annonce des chiffres du chômage mensuel, le soir du 26 avril, est arrivée à point nommé pour donner un peu de crédibilité au « Ça va mieux » de Hollande et à son opération reconquête, comme disent certains médias pour ne pas parler de campagne préélectorale.

« Le chômage est en baisse », ont-ils titré ce soir-là, à la grande surprise des travailleurs à l’écoute, certains commentaires dithyrambiques surenchérissant sur « la baisse la plus importante depuis seize ans ». Le rideau tombé et les lumières éteintes, il reste la réalité et elle est loin d’être rose.

Pour ce que valent ces données mensuelles, qui montent ou descendent de mois en mois, les chiffres montrent une faible baisse, de 60 000 personnes, sur les chômeurs de catégorie A – ceux qui n’ont aucun emploi rémunéré. Mais il ne s’agit que d’un transfert, car les chiffres des catégories B (chômeurs ayant travaillé moins de 78 heures dans le mois) et C (plus de 78 heures), eux, sont en hausse, de 51 000. En clair, la précarité s’accroît. Celle des stagiaires sous-payés, celle des salariés en temps très partiel non choisi, celle des CDD d’une durée de quelques jours, celle des autoentrepreneurs sans travail…

Ces statistiques et surtout la vie des millions de chômeurs sur l’ensemble du pays, toutes catégories confondues, sont bien plus parlantes que l’annonce en trompe l’œil de fin avril. Elles rappellent que, pour les plus de 50 ans, pour les chômeurs de longue durée, les personnes sans diplôme, les parents isolés et bien d’autres… c’est une galère sans fin. Le chômage de longue durée s’est accru de 7,5 % en un an, et de 154 % en sept ans, car ceux qui sortent de Pôle emploi sont le plus souvent ceux qui y étaient inscrits depuis peu.

Au-delà des chiffres qui ne tiennent pas compte des travailleurs las de chercher depuis des années sans trouver, qui ne sont plus inscrits, de ceux qui sont un peu rapidement radiés pour un contrôle manqué, la réalité c’est 6,5 millions de personnes qui n’ont pas d’emploi, pour qui cela ne va pas mieux.

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