Prud’hommes : l’État condamné13/04/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/04/2489.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Prud’hommes : l’État condamné

Mercredi 6 avril, neuf plaignants ont fait condamner l’État parce qu’ils avaient dû attendre des années pour obtenir un jugement des prud’hommes. Il devra leur verser de 1 600 à 6 600 euros. C’est une victoire : 300 autres affaires de ce type devraient être jugées d’ici juin et la facture pour l’État pourrait s’élever au moins à 1,2 million d’euros.

Depuis des années, celui-ci se refuse à donner des moyens à la justice prud’homale : il faut deux fois plus de temps en moyenne pour y obtenir justice que devant un autre tribunal. Dans certains départements c’est encore pire : à Bobigny par exemple, l’un des tribunaux les plus mal lotis, il n’y a plus qu’un seul juge départiteur au lieu de trois, qui n’assure plus que huit audiences par mois au lieu de 22 auparavant. Pierre Bouaziz, parlant au nom du Syndicat des Avocats de France, s’est indigné : « Dans certains conseils des prud’hommes, il n’y a même plus de papier pour recevoir les fax, qui sont débranchés. » Des travailleurs licenciés abusivement attendent deux à trois ans pour obtenir réparation. Quand l’entreprise fait appel, la décision peut encore être repoussée de plusieurs années.

Après cela, gouvernement et patronat osent prétendre que la crainte des prud’hommes empêche les patrons d’embaucher !

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