Marseille : parents et enseignants face au délabrement des écoles13/04/20162016Journal/medias/journalarticle/images/2016/04/p7_Ecoles_Marseille-2014_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C48%2C512%2C336_crop_detail.jpg

Leur société

Marseille : parents et enseignants face au délabrement des écoles

Les écoles du centre-ville et des quartiers Nord de Marseille, où est concentrée la population la plus pauvre, sont délabrées et leur nombre insuffisant. C’est ce que dénoncent depuis de nombreuses années les enseignants et les parents d’élèves, parfois relayés par la presse locale.

Illustration - parents et enseignants face au délabrement des écoles

Début février 2016, un article de Libération sur les écoles de Marseille titré « La honte de la république » avait fait grand bruit. En conseil municipal, le maire Jean-Claude Gaudin avait dénoncé la manipulation et le « Marseille bashing » de la presse. Mais, dès les vacances de février, les services de la ville intervenaient pour de petits travaux dans plusieurs écoles : ici, un chauffage défectueux était remis en état ; là, un mur moisi, recouvert en urgence de nappes de papier par le personnel de l’école, était enfin repeint. Bref, on parait dans l’urgence au plus pressé.

Sur le fond, rien ne changeait cependant. Sur les 444 écoles de la ville, 32 sont des groupes scolaires en préfabriqué, installés à la va-vite dans les années 1960 et toujours utilisés plus de cinquante ans après ! Quant aux écoles bâties plus anciennes, leur vétusté et leur insalubrité sont bien connues. Les toitures sont en mauvais état, ce qui occasionne de nombreuses infiltrations d’eau ; la présence de nuisibles, rats ou cafards, est fréquente ; des salles de classe sont installées dans le moindre mètre carré, par exemple deux cagibis contigus ou une entrée d’école. Sans compter le manque de produits d’hygiène ou même de papier toilette, et le nombre notoirement insuffisant d’agents techniques pour l’entretien.

Les ministres de l’Éducation et de la Ville, semblant découvrir une réalité criante, avaient alors commandé au préfet une mission d’évaluation des écoles de Marseille. Début avril, soit deux mois après, il faut croire que les travaux indispensables sont si nombreux que la mission d’évaluation n’a pas encore fini de les recenser !

Les enseignants et les parents, qui réclament depuis des mois, voire des années, des mesures d’urgence dans les écoles marseillaises, ne veulent plus attendre. Tous en ont assez de voir l’État et la mairie se renvoyer la balle, et certains ont monté des collectifs, notamment dans les quartiers Nord, pour faire entendre leur voix. De leur côté, les syndicats ont organisé le mercredi 30 mars un pique-nique revendicatif près de la préfecture, pour y apporter leur propre cahier de doléances, rédigés par près de la moitié des écoles de la ville. Leur constat est alarmant : les deux tiers des écoles nécessiteraient de gros travaux.

Devant leur mobilisation, la mairie vient de débloquer dans l’urgence 5 millions d’euros. Mais c’est loin d’être à la hauteur pour accueillir dans des conditions décentes les 73 000 enfants scolarisés sur la ville, auxquels vont s’ajouter les 1 300 élèves supplémentaires attendus à la rentrée prochaine. Enseignants et parents ont l’intention de continuer à mettre la pression.

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