Loi travail : Valls jette des miettes aux étudiants, la lutte continue !13/04/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/04/2489.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Loi travail : Valls jette des miettes aux étudiants, la lutte continue !

Lundi 11 avril s’est déroulé un nouvel épisode du petit jeu politique autour de la loi travail. Après avoir reçu les syndicats d’étudiants et de lycéens, le Premier ministre Valls a annoncé un saupoudrage de mesurettes en direction de la jeunesse scolarisée. Les organisations de jeunes, tout en prenant note des propositions gouvernementales, n’en ont pas moins maintenu leur appel à lutter pour le retrait total de la loi travail.

Du point de vue du gouvernement, les mesures annoncées ont le triple avantage de ne rien coûter au patronat, de ne rien changer à la loi travail et de faire croire à une avancée en direction des jeunes. La seule qui aurait pu écorner les profits patronaux, la prétendue surtaxation des CDD, sera soumise à la négociation, c’est-à-dire à l’accord préalable des patrons.

Ces derniers ont quand même joué leur partie, et leurs représentants ont crié comme si on les menait à l’abattoir. Les différents responsables politiques ont également participé au spectacle, ceux de gauche parlant de compromis acceptable sur la loi travail, ceux de droite affirmant que le gouvernement vidait la loi de sa substance. De leur côté, la plupart des médias n’ont rien fait pour clarifier les choses, mettant volontairement l’accent sur les aspects secondaires du mouvement, les accrochages avec la police d’une part, les Nuit debout d’autre part.

Tout cela contribue à fabriquer un rideau de fumée pour cacher l’essentiel, c’est-à-dire l’attaque frontale contre la classe ouvrière contenue dans la loi travail. L’objectif principal de la loi El Khomri est de permettre à chaque patron de faire sa propre loi dans son entreprise, de se soustraire aux contraintes légales en termes d’horaires, de salaires, de conditions de travail, de licenciements, en leur donnant les moyens de négocier sur tout, à tout moment, en position de force, quasiment individuellement avec chaque salarié. L’application de la loi travail induirait non seulement une dégradation immédiate de la situation des travailleurs mais aussi un retour en arrière sur des droits conquis en près de deux siècles de luttes : ils se sont battus pour imposer collectivement des limites à leur exploitation, limites qui ont été inscrites dans la loi et donc rendues obligatoires pour tous les patrons, sur tout le territoire.

C’est cela que la loi travail voudrait abolir, et c’est bien pourquoi des centaines de milliers de travailleurs sont descendus dans la rue. C’est aussi pour cela que les étudiants et les lycéens manifestent, car défendre les droits collectifs c’est se battre pour leur avenir, et souvent leur présent, de travailleurs.

Le gouvernement, bien secondé par les médias, a choisi de ne retenir du mouvement que la contestation venant de la jeunesse, minimisant ou même passant sous silence la mobilisation des travailleurs contre la loi El Khomri. Cela lui permet de faire mine de dialoguer, en faisant quelques aumônes ne concernant que les jeunes et en ne disant rien sur le reste. L’important pour lui est de faire passer tranquillement ce qui intéresse les patrons au premier chef, la remise en cause du Code du travail. En continuant à participer à toutes les initiatives, en préparant la journée du 28 avril, en en faisant une étape vers une mobilisation toujours plus profonde, les travailleurs et la jeunesse peuvent le démentir.

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