La mise en scène du patronat13/04/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/04/2489.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La mise en scène du patronat

À chaque geste du gouvernement pour tenter de mieux faire passer le projet de loi El Khomri, le Medef et la CGPME, l’organisation patronale représentant les petites et moyennes entreprises, ne cessent de crier qu’on les égorge.

Après que le texte a été débattu en commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, Pierre Gattaz, le président du Medef, a réussi le tour de force de le présenter désormais comme un cadeau fait aux syndicats, alors qu’il laisse les mains libres au patronat dans tous les domaines. « La loi El Khomri a été réorientée pour renforcer les syndicats dans les très petites entreprises », a-t-il déclaré, prenant prétexte de l’obligation de recourir au syndicat pour négocier un accord dans les petites entreprises. « Nous ne sommes pas d’accord pour avoir des syndicats à tous les étages. Tant qu’on aura des syndicats comme la CGT et FO, politisés et obnubilés par la lutte de classe, on ne s’en sortira pas. » Comme si les patrons ne savaient pas trouver des syndicalistes prêts à signer, quitte à leur faire le chantage à la fermeture de l’entreprise !

La CGPME n’a pas été en reste. À peine le gouvernement avait-il annoncé son projet de taxer davantage les CDD, dans l’espoir d’amadouer les syndicats étudiants, qu’elle s’indignait : « C’est un coup de poignard dans le dos des entreprises. » Le Medef lui a emboîté le pas pour affirmer que « taxer ne crée pas d’emplois », comme si les milliards déversés sur le patronat en avaient créé !

Les organisations patronales menacent maintenant de claquer la porte des négociations avec les syndicats sur l’assurance chômage. Mais tout cela est une mise en scène. Les dirigeants patronaux savent bien en effet que la loi El Khomri a été écrite pour eux, et l’on pourrait même dire par eux, tellement elle reprend les propositions du Medef.

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