États-Unis : banque qui vole un bœuf, paye un œuf13/04/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/04/2489.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : banque qui vole un bœuf, paye un œuf

La banque d’affaires américaine Goldman Sachs a écopé lundi 14 avril d’une amende de 5 milliards d’euros pour ses manœuvres illicites dans l’affaire des subprimes, en 2008. Elle est la dernière des grandes banques américaines impliquées dans ce scandale à avoir négocié un compromis avec l’État américain, pour solde de tout compte.

Ces banques, gratin de la finance et collectrices des bas de laine de la bourgeoisie aux États-Unis et au-delà, avaient mis en place la spéculation sur l’immobilier. Puis, sentant le vent tourner, elles s’étaient débarrassées avant le krach des titres pourris qu’elles avaient elles-mêmes fabriqués. Mieux, ou pire suivant le point de vue, les grandes banques avaient vendu ces titres à des gogos, entreprises, institutions ou particuliers, leur en disant monts et merveilles, alors qu’elles-mêmes pariaient sur leur effondrement. Ainsi elles vendaient sciemment du poison sous le nom de confiture.

Le krach de 2008, entamé par la crise des subprimes, manqua d’emporter le système financier mondial, entraîna une récession économique, ruina des millions de personnes aux États-Unis, enfonça un peu plus l’ensemble du système capitaliste dans la crise. Mais les banques en question en tirèrent un confortable profit. Elles en profitèrent même pour racheter quelques concurrents malheureux. Cette magnifique spéculation, conclue par une concentration du capital et un enrichissement des plus riches, se fit sous le contrôle et avec l’aide indispensable des pouvoirs publics. Ces derniers mirent en effet des milliers de milliards de dollars à la disposition des banquiers pour combler les trous, relancer la machine, remplacer le capital évaporé.

Après avoir volé au secours des voleurs, les politiciens furent bien obligés de prétendre prendre des mesures pour les punir et les empêcher de recommencer. On vit ainsi en France un Sarkozy, président de la République, se dire pendant quelques semaines ennemi de la finance. Aux États-Unis cela prit la forme de plaintes en justice qui se terminent aujourd’hui sur ces compromis à quelques milliards de dollars.

Pour ce vol à grande échelle, les banques américaines auront écopé de 110 milliards de dollars d’amendes, alors qu’elles ont engrangé 700 milliards de dollars de profits depuis 2007. De plus une partie de ces amendes sont déductibles des impôts. Elle n’est pas belle, la vie ?

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