RSA en Seine-Saint-Denis : notables PS schizophrènes30/03/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/03/2487.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

RSA en Seine-Saint-Denis : notables PS schizophrènes

Comme de nombreux présidents de département, en butte aux baisses des dotations de l’État, Troussel, le président socialiste du département de Seine-Saint-Denis, va devoir résoudre la quadrature du cercle pour boucler son budget. À ces baisses s’ajoute la croissance importante chaque année du nombre d’allocataires du RSA.

L’État s’est déchargé de cette compétence sur les départements en 2004. À cette date, la Seine-Saint-Denis comptait 41 000 allocataires. Elle en compte aujourd’hui plus de 100 000, mais les compensations de l’État n’ont pas suivi : alors que sa part avoisinait les 90 % en 2004, elle ne représente plus que 57 % en 2016. Le reste est à la charge du département. Le conseil départemental a donc décidé de ne plus financer la construction de médiathèques, il ne rembourse plus la moitié de la carte Imagine R (qui offre des réductions pour les transports et les sorties aux jeunes d’Île-de-France), et surtout il a augmenté les impôts. Cet abandon par l’État du financement du RSA revient à faire supporter la solidarité aux plus pauvres par l’un des départements les plus pauvres.

Du coup, Troussel a décidé de ne plus inscrire au budget la somme supplémentaire que va lui coûter l’augmentation du nombre d’allocataires cette année, soit 40 millions d’euros, et exige que l’État prenne en charge cette somme. L’année passée, le gouvernement avait accepté de donner une rallonge budgétaire de 50 millions d’euros à dix départements, mais la Seine-Saint-Denis n’avait touché que 5 millions d’euros. Aujourd’hui, ils seraient quarante départements à demander à l’État une rallonge budgétaire !

Troussel demande à ses amis au gouvernement de faire un effort. Frappé d’amnésie, il oublie que toute la politique du gouvernement vise à faire payer aux plus pauvres ses cadeaux au patronat. Le désengagement de l’État ainsi que les baisses des dotations aux collectivités territoriales en sont une des conséquences. Troussel ne peut l’ignorer. Alors, ses déclarations sont du vent. Mais ce qui ne l’est pas, c’est que les allocataires du RSA risquent d’en faire les frais.

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