Faïencerie de Vitry-le-François : une dette annulée, celle due aux ouvriers !30/03/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/03/2487.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Faïencerie de Vitry-le-François : une dette annulée, celle due aux ouvriers !

En 2014, la Faïencerie de Vitry-le-François a connu un énième plan de licenciements. Sur la centaine de salariés qui restaient dans cette usine qui a compté jusqu’à 400 ouvriers, cinquante-sept étaient licenciés. Parmi les conditions de départ des ouvriers, une prime extra-légale de 3 000 euros avait été promise dans un délai d’un an.

Un an après, la Faïencerie déposait le bilan et licenciait ceux qui restaient. Inquiets pour la prime qui devait leur être versée, les ouvriers licenciés en 2014 se sont manifestés auprès du mandataire judiciaire. Celui-ci vient de leur répondre que cette créance ne serait pas honorée, car pas prioritaire.

Choqués et en colère, des ouvriers ont tenu une conférence de presse pour alerter sur leur situation. Dans cette petite ville de la Marne qui perd des habitants au fur et à mesure des fermetures d’usines, beaucoup restent sans emploi.

Comme l’a indiqué Joëlle Bastien, une ouvrière licenciée de l’usine, ex-déléguée FO et représentante de Lutte ouvrière dans cette ville, « SB Ceramic devait nous verser une indemnité de 3 000 euros si on ne retrouvait pas de travail, au sein du groupe Lecico, durant l’année après le licenciement. La lettre dit qu’on n’est pas des créanciers privilégiés, qu’on ne peut prétendre à cet argent. Mais cet argent est le nôtre et doit nous être versé. » D’autant que les pouvoirs publics ont été plus que généreux avec les directions successives qu’a connues la Faïencerie. Des centaines de milliers d’euros leur ont été donnés et la ville a versé jusqu’à un million en rachat des terrains de l’usine, aujourd’hui à l’abandon.

De l’argent, il y en a dans les caisses de ce patronat. La promesse qui a été faite aux ouvriers doit être honorée. Cette dette, dérisoire pour un bourgeois, est vitale pour les ouvriers licenciés.

Dernière provocation, environ 100 000 pièces du stock (éviers, vasques, etc.), viennent d’être bradées pour 667 000 euros. Comme le disait un ouvrier : « Avec la liquidation, ils ont récupéré 667 000 euros, mais le stock a été sous-évalué. On aurait mieux fait de prendre des éviers et d’aller les vendre nous-mêmes, alors on les aurait eus, les 3 000 euros. »

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