Conseils départementaux : la prévention spécialisée dans le collimateur30/03/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/03/2487.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Conseils départementaux : la prévention spécialisée dans le collimateur

À la recherche d’économies pour pallier l’insuffisance des dotations de l’État, de nombreux conseils départementaux prévoient des coupes dans leur prochain budget. La prévention spécialisée, qui a pour mission de venir en aide aux jeunes en voie de marginalisation, est particulièrement visée.

Le président UDI du conseil départemental du Maine-et-Loire vient par exemple d’annoncer une baisse de 20 % des aides à cette action éducative, mise en œuvre par des associations qui salarient les éducateurs de rue venant en aide aux jeunes en rupture avec leur entourage. Cette baisse s’ajoute à celle votée en décembre 2014, qui avait déjà taillé dans le vif. Au final, l’aide à la prévention spécialisée pourrait être diminuée de moitié et passer de 2 millions à 1 million d’euros. Cette somme est à comparer avec la subvention versée à l’Université catholique de l’Ouest, qui continuera, elle, à atteindre 650 000 euros, ce qui témoigne des priorités du président du conseil départemental du Maine-et-Loire !

D’autres conseils départementaux ont prévu des coupes aussi importantes, voire pires, dans leurs budgets pour l’année 2016. Le Comité national des acteurs de la prévention spécialisée (CNLAPS) estime qu’entre 2015 et 2016 « 26 départements déployant une action de prévention spécialisée, soit environ 40 % d’entre eux, sont sur le point de revoir leurs subventions à la baisse. Parmi eux, une dizaine prévoient des coupes supérieures à 20 %. » Dans la Drôme, la baisse envisagée s’élèverait à plus de 50 % ; dans les Yvelines, les subventions pourraient diminuer d’un tiers, ce qui signifierait la suppression d’une trentaine de postes et la disparition de la prévention spécialisée dans onze villes sur 22. En Côte-d’Or, une baisse de 25 % de la subvention départementale est annoncée, après une coupe de 30 % l’année dernière.

Dans des départements comme le Maine-et-Loire, les Yvelines ou la Côte-d’Or, les salariés concernés se mobilisent contre ces nouvelles attaques qui ciblent les populations les plus fragiles. En cette période où tout le monde fait mine de se préoccuper de la jeunesse à la dérive, et en particulier des jeunes tombant dans le djihadisme, les salariés dénoncent l’hypocrisie des politiciens. Qu’ils soient de droite, à la tête des conseils généraux, ou PS, à la tête du gouvernement, ils font de grands discours sur les mesures à prendre, mais diminuent les aides publiques concernant ces jeunes.

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