Loi travail : la jeunesse se mobilise16/03/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/03/2485.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Loi travail : la jeunesse se mobilise

Mercredi 9 mars, les cortèges des manifestations contre la loi travail étaient composés en partie de jeunes, étudiants, lycéens ou travailleurs, qui se sentent concernés à juste titre par les attaques contenues dans cette loi.

À Nantes, Bordeaux, Tours, Toulouse, Lyon, Paris et dans bien d’autres villes, des étudiants ont tenu des assemblées générales, des lycéens ont bloqué leur lycée, des jeunes ont distribué des tracts, fait des réunions d’information autour de cette loi. Dans de nombreux endroits, la mobilisation s’est poursuivie et des manifestations sont prévues le 17 mars. Cela se fait à l’appel des syndicats étudiants et lycéens, et surtout parce que ces jeunes réagissent face à ces reculs sentant qu’ils auront des répercussions sur leur propre vie.

Le gouvernement et certains médias voudraient faire croire que ces jeunes ne connaîtraient pas la loi ou ne comprendraient pas sa légitimité. Mais, justement, ces jeunes sentent bien que le gouvernement cherche à satisfaire les patrons désireux d’accroître leurs profits en aggravant l’exploitation.

De plus en plus de jeunes travaillent pour payer leurs études, ou comme apprentis, ou en alternance. Ils connaissent déjà les heures supplémentaires non payées, les erreurs ou retards dans les payes, les petites et grandes entourloupes des patrons qui espèrent profiter de leur jeune âge pour s’asseoir sur leurs droits. Ils comprennent donc très bien ce que signifie la possibilité offerte aux patrons de les faire travailler plus longtemps, le non-paiement des jours fériés pour les intérimaires et les saisonniers, etc. Ils savent déjà que la société ne leur offre que la précarité. Des jeunes magasiniers aux futurs ingénieurs, cela veut dire des salaires de misère, l’impossibilité de se loger, d’envisager un avenir autre que le chômage ou la soumission toujours croissante aux impératifs des patrons.

Des manifestants exprimaient ce sentiment avec des pancartes : « La loi travail on n’en veut pas, on n’est pas du bétail », « Capitalistes, c’est vous les terroristes », etc. Ils ont raison. L’économie capitaliste est incapable de sortir de la crise et même, pire, elle produit des krachs financiers à répétition. Alors, les patrons n’ont pas d’autre possibilité que d’écraser la classe ouvrière pour continuer à nager dans leur océan de richesses. Et l’ordre bourgeois se traduit par des guerres, une misère gigantesque et un chaos qui se généralise. Alors, ils ont raison de se poser des questions sur la société dans laquelle ils veulent vivre. Et le meilleur moyen de se les poser est de lutter.

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