CFDT : Berger joue du pipeau16/03/20162016Journal/medias/journalarticle/images/2016/03/p4_syndicat_complice_C_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C114%2C2542%2C1544_crop_detail.jpg

Leur société

CFDT : Berger joue du pipeau

Lundi 14 mars, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, est sorti du bureau de Valls avec le sentiment du devoir accompli. La loi travail, a-t-il déclaré, est désormais acceptable par sa confédération. Mieux même, cette loi comprendrait maintenant des améliorations sensibles pour les travailleurs.

Illustration - Berger joue du pipeau

Ce miracle, d’après ce fougueux combattant de la lutte de classe, aurait été obtenu grâce à la pression syndicale. Il parlait probablement des quelques centaines de militants de la CFDT rassemblés samedi 12 mars pour demander des négociations et ne comptait pour rien les centaines de milliers de travailleurs et de jeunes en colère descendus dans la rue mercredi 9 mars, exigeant le retrait pur et simple de la loi.

L’ensemble de la comédie entre le gouvernement et les centrales dites réformistes est une mise en scène, depuis la pseudocontestation du début jusqu’à la prétendue amélioration, pour finir par la prévisible acceptation. À la tête de ces réformistes, la CFDT a depuis longtemps accepté de négocier les reculs successifs imposés par le patronat et les gouvernements, suivant un scénario bien rodé : le gouvernement, sur demande du patronat, exige de couper une jambe aux salariés ; après une entrevue avec la direction de la CFDT, on convient de n’en couper que la moitié et d’encourager le patronat à financer une partie de la béquille maintenant nécessaire ; les négociateurs de la CFDT et le gouvernement se félicitent alors du bon fonctionnement du dialogue social ; la demi-jambe est coupée comme le demandait le patronat. De plus celui-ci obtient de ne pas avoir à payer pour la béquille.

De leur côté, les dirigeants de la CGT et de FO exigent le retrait de la loi travail mais se disent en même temps prêts à négocier sur le sujet, affirmant même avoir des propositions. C’est se dire prêts à un dialogue social du même genre, même si gouvernement et patronat le leur refusent. Ces derniers peuvent en effet se contenter d’un Berger, qui se vend pratiquement pour rien.

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