Carbone Savoie : la grève fait reculer la direction16/03/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/03/2485.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Carbone Savoie : la grève fait reculer la direction

Les travailleurs des usines Carbone Savoie de Vénissieux, dans la banlieue lyonnaise, et Notre-Dame-de-Briançon, en Savoie, s’étaient remis en grève le 1er mars pour protester contre la vente de leur entreprise par le propriétaire actuel, le groupe minier Rio Tinto, à un fonds de retournement français, Alandia.

Ils avaient déjà fait deux semaines de grève en février, grève arrêtée le 15 après que Rio Tinto avait accepté de leur payer leurs jours de grève et d’investir 25 millions d’euros dans les usines, sur quatre ans.

Mais pour l’essentiel, l’avenir de l’entreprise et donc de leurs emplois, rien n’était réglé, Alandia s’engageant seulement à ne pas licencier avant deux ans. Et comme il n’y avait toujours rien de nouveau, la grève a donc redémarré le 1er mars, toujours aussi unanime : les deux usines étaient bloquées.

Pour faire connaître leur mouvement, les grévistes ont mené des actions, notamment une opération escargot le 4 mars sur la RN 90. Et samedi 5 ils étaient 150, venus des deux usines, à mener une opération péage gratuit pendant deux heures, en direction des stations de Tarentaise, Beaufortin et Val d’Arly. Ils ont eu de nombreuses réactions de sympathie de la part des vacanciers.

Les négociations ont repris le 8 mars avec la direction de Rio Tinto, qui a fait venir du Canada son n°4, en présence d’Alandia et d’un observateur mandaté par le gouvernement. Elles ont duré jusqu’au dimanche 13 et se sont terminées par de nouveaux reculs de la direction. Elle accepte de faire expertiser les fours de Vénissieux, vieux de 80 ans, afin que le repreneur ne puisse pas invoquer son ignorance de leur vétusté pour fermer l’entreprise. Car ces fabriques d’électrodes en carbone pour l’industrie de l’aluminium ont bien plus d’un siècle.

Ces fabrications nécessitent des investissements lourds et les salariés craignent que le repreneur n’ait pas les moyens financiers pour les réaliser. Là aussi, Rio Tinto a reculé en promettant de payer la remise aux normes des fours, si nécessaire, et des sommes importantes, plusieurs dizaines de millions d’euros, pour rendre la production rentable. De son côté, Alandia promet de ne pas supprimer d’emplois pendant quatre ans, au lieu de deux prévus initialement.

Enfin, Rio Tinto va payer, de fait, les quinze nouveaux jours de grève, plus une prime de 4 000 euros pour tous. Aussi lundi 14 mars, en assemblée générale, les grévistes ont voté unanimement la reprise du travail pour le lendemain. À Vénissieux, cela a été fêté avec un grand méchoui l’après-midi. Ils pensent en effet avoir obtenu le maximum de garanties possible dans la situation actuelle, et s’être fait craindre et respecter de l’ancien patron et du nouveau qui entrera en fonction dès le 1er avril.

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