De nombreux débrayages ont eu lieu dans des entreprises ce jour-là, pour exprimer la même colère et le même refus de la loi travail. Et, outre les jeunes, les manifestations regroupaient souvent des travailleurs de la SNCF, fortement mobilisés contre les attaques les concernant, similaires à celles de la loi travail.

Tous voulaient exprimer leur rejet des attaques du gouvernement et du patronat, au-delà même de la loi. Car ceux-ci s’attaquent à l’ensemble des travailleurs, quel que soit leur statut, leur âge et leur situation. La loi travail n’est que la dernière en date de ces attaques. La nécessité de mettre un coup d’arrêt à cette politique était au cœur des discussions. Et le fait de se retrouver nombreux, dans une ambiance enthousiaste, avec des jeunes dans la rue, mettait du baume au cœur à bien des manifestants. Cela faisait des années que, malgré les coups, il n’y avait pas eu de tels rassemblements, et chacun se sentait regonflé par le nombre de présents, le mélange des catégories et l’unité dans la même contestation. Cela se lisait sur les visages et dans la chaleur des discussions collectives.

C’est ce que les manifestants ont ressenti à Paris, mais aussi à Lyon, Marseille, Toulouse… Au total, 144 manifestations ou rassemblements ont eu lieu. Tous avaient conscience qu’une journée de manifestation ne pouvait suffire à faire reculer le gouvernement. Mais cette journée aura été un encouragement pour ceux qui veulent agir pour amplifier la mobilisation et qui ont conscience que seule une lutte collective de tout le monde du travail pourra faire reculer ce gouvernement aux ordres des capitalistes.