Taxis et VTC : victimes de la jungle capitaliste10/02/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/02/2480.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Taxis et VTC : victimes de la jungle capitaliste

Les sociétés de véhicules avec chauffeurs organisaient mardi 9 février une cinquième journée de mobilisation pour protester contre des mesures annoncées par le gouvernement.

À la différence des taxis, les chauffeurs de VTC n’ont pas à acheter de licence, mais ils doivent se limiter à prendre des clients ayant réservé au préalable. Cependant leur clientèle s’est largement diversifiée et étendue, avec la possibilité de faire appel à eux via des plateformes de réservation sur Internet, accessibles par des applications sur smartphone, comme Uber.

Ceux qui se lancent dans cette activité doivent créer leur propre entreprise et reverser une part du prix des courses aux plateformes de réservation. S’ajoute bien sûr à cela le coût du véhicule et de son entretien, etc. Sans surprise, d’après le secrétaire général du syndicat Unsa du secteur, beaucoup « se retrouvent à faire plus de 60 heures de travail par semaine pour ne même pas toucher l’équivalent d’un smic ».

Les plateformes Internet ont encouragé les chauffeurs à utiliser un statut introduit par la loi d’orientation des transports intérieurs (Loti), plus souple que celui de VTC et avec une formation moins longue et moins coûteuse. De 20 000 en 2009, les titulaires de licence Loti sont passés à 70 000 en 2015. La loi leur interdit le transport de particuliers, mais les chauffeurs de taxis, lors de leurs mobilisations récentes, dénonçaient une utilisation détournée de ce statut par des sociétés comme Uber, Chauffeur-privé ou Snap-car.

Pour répondre à la colère des taxis, le gouvernement s’est engagé à multiplier les contrôles de VTC, en particulier ceux sous statut Loti, et à augmenter la pression sur les plateformes, en leur demandant la liste des chauffeurs qui travaillent pour elles.

C’est contre ces mesures que des chauffeurs de VTC se sont mobilisés à leur tour, à l’appel notamment de l’association Alternative mobilité transport, qui regroupe plusieurs sociétés de Loti.

Le développement des VTC a été encouragé par les discours de Macron et de tous ceux qui vantent les mérites de la déréglementation et de l’auto-entrepreneuriat. Cette économie numérique, présentée comme moderne et nouvelle, n’est qu’une autre version de la jungle capitaliste, où chacun est en guerre contre tous et où le secret de la survie est de se montrer plus sauvage que les autres. Ainsi, des milliers de petits chauffeurs se font concurrence, VTC ou taxis, pendant que de très grosses entreprises, chaînes de taxis ou plateformes de réservation, sont les seules à profiter vraiment.

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