Ruptures conventionnelles : accords « gagnant-gagnant » pour les patrons10/02/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/02/2480.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Ruptures conventionnelles : accords « gagnant-gagnant » pour les patrons

Depuis la création en 2008 de ce type d’accord à l’amiable entre patron et salarié, près de deux millions de ruptures conventionnelles auraient été signées, dont près de 360 000 pour la seule année 2015. Et la presse de s’extasier sur ce succès, sous-entendant qu’il serait plébiscité par les salariés.

Une étude du Centre d’études pour l’emploi vient pourtant de remettre les pendules à l’heure. D’une part, elle souligne que si, dans près de six cas sur dix, les salariés sont à l’origine de la demande de rupture, c’est avant tout parce que leurs conditions de travail se sont détériorées. Sur 101 salariés interrogés, 69 déclarent n’avoir bénéficié d’aucune augmentation de salaire ces dernières années, quand quatorze d’entre eux signalent le non-paiement des heures supplémentaires, des primes…voire de leur salaire ! La rupture conventionnelle, contrairement à une démission, donne droit aux allocations chômage et on comprend que ces travailleurs profitent d’une occasion pour aller chercher du travail ailleurs s’ils le peuvent. Au final, la moitié des salariés qui ont demandé une rupture conventionnelle disent l’avoir fait suite à un conflit avec le patron.

Par contre, 30 % des salariés disent avoir été contraints de partir. Pour le patron, la rupture conventionnelle remplace avantageusement le licenciement : il n’a plus à en justifier le motif, ni à craindre une contestation ultérieure. On comprend mieux le succès de ce licenciement déguisé.

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