Fonderie Castmétal – Doubs : quatre ouvriers licenciés obtiennent leur réintégration10/02/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/02/2480.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Fonderie Castmétal – Doubs : quatre ouvriers licenciés obtiennent leur réintégration

La cour d’appel de Besançon a ordonné, le 2 février 2016, la réintégration immédiate de quatre travailleurs, militants CGT, avec paiement des salaires qu’ils n’ont plus perçus depuis leur licenciement. La direction de Castmétal (une fonderie du groupe Safe Metal à Colombier-Fontaine dans le Doubs) les avait licenciés en avril 2015 pour faute grave pour de prétendus faits de harcèlement. En réalité, elle avait voulu interdire la création d’un syndicat CGT.

Dans cette fonderie, la majorité des ouvriers sont turcs, les conditions de travail sont particulièrement pénibles et les accidents du travail nombreux. Les quatre ouvriers licenciés sont parmi ceux à l’origine de la création d’un syndicat CGT. Des élections professionnelles étaient prévues en juin 2015. Le patron décidait de mettre ces ouvriers dehors immédiatement, sans être payés, avec des mises à pied conservatoires, puis de les licencier. Cela a provoqué la grève d’une trentaine d’ouvriers, sur les 130 de l’usine. Le syndicat CFDT de l’usine s’est dit contre la grève, en déclarant : « Ça ne concerne que les Turcs. » Pendant cinq semaines, les grévistes ont occupé le portail de la fonderie jour et nuit, leurs compagnes et épouses à leurs côtés.

Le patron de l’usine a bien sûr reçu le soutien du Medef local. Le sénateur du PS, Martial Bourquin, s’est contenté de gesticulations en déclarant : « Il est urgent d’établir les conditions du dialogue dans cette entreprise, avant qu’elle ne soit en grande difficulté. » Les grévistes ont le soutien de l’union locale des syndicats CGT d’Audincourt et d’autres syndicats CGT comme celui de Peugeot Sochaux. Des travailleurs d’alentour ont aussi soutenu la grève, notamment en versant aux collectes.

Après cinq semaines de grève, n’ayant pu à eux seuls faire annuler les licenciements, les grévistes ont décidé de reprendre le travail. Mais leur combat n’a pas été inutile, puisque la mise en place d’un syndicat plus proche de leurs préoccupations était acquise, une liste de candidats CGT se présentant aux élections de juin 2015. Et, dix mois plus tard, les quatre militants CGT licenciés obtenaient finalement leur réintégration.

Avant même que les journaux ne parlent de la décision de la cour d’appel, les téléphones de ces quatre ouvriers licenciés n’ont cessé de sonner, beaucoup parmi ceux de la fonderie et d’ailleurs tenant à exprimer leur joie.

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