Automobile : le Parlement européen reconnaît le droit de polluer10/02/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/02/2480.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Automobile : le Parlement européen reconnaît le droit de polluer

Le Parlement européen a adopté, mercredi 3 février, une modification des normes antipollution pour les véhicules diesel. Elle revient à accorder aux constructeurs automobiles un véritable droit de polluer.

Le scandale Volkswagen a mis en lumière les pratiques des constructeurs automobiles en vue de contourner les normes antipollution. Ainsi, depuis 1973, les tests sont réalisés dans des conditions artificielles, en laboratoire, ce qui permet de toute façon d’afficher des taux de pollution conformes aux normes, mais très inférieurs à la pollution réelle produite en conduite sur route. La presse spécialisée évoquait depuis des années cette mascarade légale. Mais les révélations en cascade après l’éclatement de l’affaire Volkswagen ont incité les autorités européennes à réagir et à proposer un changement dans la réglementation… sans qu’il soit question de durcir la répression contre les fraudeurs. Au contraire, la Commission européenne, et les parlementaires de Strasbourg à sa suite, ont tenu à se montrer compréhensifs à l’égard des groupes automobiles.

Certes, les nouveaux tests seront effectués sur route. Mais ils ne s’appliqueront qu’en 2017 pour les nouveaux modèles de voitures, et seulement à partir de 2019 pour l’ensemble des voitures neuves. Et, surtout, la limite d’émission des véhicules diesel en oxyde d’azote va être plus que doublée, passant de 80 à 168 mg/km.

Les opposants à cette nouvelle réglementation dénoncent à juste titre une victoire du lobby de l’automobile. Elle confirme en tout cas que, dans ce domaine comme dans d’autres, la loi est faite par et pour les capitalistes.

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