Hollande aux patrons : engraissez-vous !20/01/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/01/2477.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Hollande aux patrons : engraissez-vous !

Lundi 18 janvier, devant un parterre de patrons, de chefs syndicaux et de membres du Conseil économique et social, Hollande a rejoué pour la énième fois la fable du président qui lutte contre le chômage.

Quelques journaux ont repris à cette occasion les déclarations et les propositions des présidents et Premiers ministres successifs, promettant depuis plus de quarante ans de tout mettre en œuvre pour vaincre le chômage. La démonstration est probante. Pour eux tous, la prétendue lutte contre le chômage n’a jamais été qu’un prétexte pour soutenir les profits patronaux.

Dans la continuité, cette année, Hollande annonce donc une prime de 2 000 euros pour chaque embauche en CDI ou en CDD, à un salaire proche du smic, dans une entreprise de moins de 250 salariés, 2 000 euros qui représentent deux ans de cotisations patronales sur les salaires inférieurs à 1,3 smic, après les multiples cadeaux fiscaux déjà obtenus. Hollande y ajoute la promesse de pérenniser en 2017 les baisses temporaires de cotisations annoncées en 2012, pour un total de 20 milliards d’euros par an. Et, après avoir assuré de son amour du travail le public qui n’en demandait pas tant, Hollande a récité la litanie des demandes patronales : facilitation des licenciements, destruction du Code du travail, flexibilité des horaires, travail gratuit sous forme d’apprentissage, d’alternance ou de formation.

Au-delà de mesures concrètes qui sont autant de présents sonnants et trébuchants au patronat, Hollande poursuit la campagne contre le monde du travail avec, entre autres, la guerre des mots. Il dit « coût du travail » pour salaire, « charges patronales » pour cotisations sociales, « compétitivité » pour exploitation des travailleurs, « droits individuels » pour destruction des garanties collectives. Quant à l’abolition du Code du travail, elle devient le « socle minimum » . Car les milliards de cadeaux au patronat veulent s’accompagner de ce cadeau plus précieux encore, la transformation de la classe ouvrière en une collection d’individus isolés les uns des autres et seuls face au patronat.

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