Travail du dimanche chez Zara : un recul social06/01/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/01/2475.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Travail du dimanche chez Zara : un recul social

Un accord sur le travail du dimanche et en soirée a été signé, mardi 29 décembre, entre la direction du groupe Inditex (auquel appartient notamment l’enseigne Zara), la CFDT, syndicat majoritaire, et la CFE-CGC.

Un accord existait déjà chez Inditex, mais des négociations avaient débuté en novembre, à la suite de l’adoption de la loi Macron et de la création de quinze zones touristiques internationales, élargissant les possibilités d’ouverture dominicale. À la suite du nouvel accord, 87 magasins sur les 290 du groupe pourront ouvrir le dimanche, contre une trentaine auparavant.

En contrepartie pour les salariés concernés, il est prévu une majoration des salaires de 110 % le dimanche et de 100 % le soir. Les employés pourront bénéficier de la prise en charge des frais de garde d’enfant et du remboursement des frais de taxi, quand les transports en commun ne fonctionnent plus. Les syndicats signataires insistent sur le volontariat, car il est prévu que, tous les quinze jours, les salariés pourront dire s’ils veulent travailler ou non. Mais on sait ce que vaut ce volontariat, dans cette période de crise où les salaires sont trop faibles pour joindre les deux bouts, où les chefs n’hésitent pas à faire du chantage à l’emploi pour obtenir des candidats au travail du dimanche.

Il reste que cet accord va bien au-delà des préconisations du gouvernement et apparaît plus favorable que ce qui est proposé dans d’autres entreprises, qui cherchent à profiter aussi des opportunités offertes par la loi Macron. Cela explique sans doute que cet accord ait été approuvé par 87 % du personnel du groupe, dans le cadre d’une consultation organisée par la direction.

Mais, même s’il peut sembler avantageux, comme l’affirment les syndicats signataires, cet accord constitue une avancée pour le patronat dans son offensive actuelle sur la question du travail du dimanche, qui ouvre la voie à bien des reculs sociaux. Il est certain que la majorité des patrons du commerce ne sont pas prêts à accepter les mêmes contreparties. Rien ne dit non plus que la direction d’Inditex ne reviendra pas demain sur ses engagements.

Les responsables syndicaux CGT et FO d’Inditex se sont refusés à juste titre à signer l’accord proposé par leur direction, pour ne pas cautionner tous ces reculs à venir.

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