Toulouse : les sinistrés AZF ne désarment pas22/12/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/12/2473.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Toulouse : les sinistrés AZF ne désarment pas

Quatorze ans après l’explosion de l’usine AZF de Toulouse, les sinistrés doivent toujours se battre. En septembre 2011, ils avaient gagné une bataille en faisant au cours du procès en appel du groupe Total reconnaître l’erreur industrielle, mais celui-ci a réussi à faire casser ce jugement début 2015.

Pire, la Cour de cassation a fixé le nouveau procès à Paris, ce qui demanderait aux sinistrés partie civile des avances de fonds considérables pour y assister, de l’ordre de 15 000 euros. Cela leur interdit de fait d’y participer.

Les sinistrés ont protesté contre ce déni de justice et ont réussi à interpeller à ce sujet la ministre de la Justice, Christiane Taubira. Elle leur a déclaré le 26 septembre que « le procès pouvait se tenir à Toulouse », et « qu’on devait bien cela aux Toulousains ». Alors il ne lui reste plus qu’à mettre ses actes en rapport avec ses paroles en prenant le décret ordonnant au tribunal désigné de se déplacer à Toulouse.

Pour l’exiger, à l’appel de l’Association des sinistrés du 21 septembre 2001, plusieurs dizaines de manifestants se sont regroupés jeudi 17 décembre place du Capitole à Toulouse pour manifester jusqu’au palais de justice, avec le soutien de plusieurs élus locaux. Leur banderoles proclamaient : « Ne laissons pas les profits faire la loi » et « Procès AZF à Paris : les victimes TOTALement bâillonnées ». Les tracts distribués aux passants étaient pris avec intérêt et entraînaient de nombreuses discussions. Devant le palais de justice, les sinistrés ont installé leurs banderoles et ont demandé à être reçus par le procureur général. Après avoir attendu en vain une réponse, ils ont fait une déclaration aux médias présents affirmant qu’ils se battraient jusqu’au bout.

Ce ne sont pas des paroles en l’air. Si les sinistrés n’ont pas lâché le morceau depuis quatorze ans, ils seront capables de continuer leur combat le temps qu’il faudra.

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