Smart – Hambach : dialogue social, dictature patronale22/12/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/12/p10-dessin.jpg.420x236_q85_box-0%2C86%2C805%2C539_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Smart – Hambach : dialogue social, dictature patronale

Après des mois de propagande intensive, de chantage, de menaces, la direction de Smart, à Hambach, en Moselle, a contraint le couteau sous la gorge l’écrasante majorité des salariés à signer individuellement un avenant à leur contrat de travail. Cet avenant reprend les termes du « Pacte 2020 » annoncé l’été dernier par la direction et qui, pour l’essentiel, impose un retour progressif aux 39 heures payées 37.

Illustration - dialogue social,  dictature patronale

Selon la direction, un peu plus de 97 % des salariés ont accepté de signer cet avenant. Le DRH y voit « l’aboutissement d’un dialogue social intensif » ! Un dialogue qui se résumait à « soit tu signes, soit tu es dehors », avec la menace que l’usine – construite à coups de subventions publiques il y a une vingtaine d’années – ferme. Dans un premier temps, à partir de la rentrée de janvier, la semaine de travail passera à 37 heures, puis plus tard à 39 heures.

Pour les ouvriers en équipe, cela signifiera venir plus tôt le matin et partir plus tard le soir, ce qu’ils avaient rejeté à 61 % l’été dernier lors du référendum organisé par la direction. Pour les employés, techniciens, agents de maîtrise ou cadres, cela signifiera l’abandon de jours de RTT qui, lui, avait été « approuvé » à 74 %. Au total, tous collèges confondus, la direction s’était vantée d’avoir l’accord de 56 % des salariés du site.

Ce projet avait été rejeté par les syndicats représentant plus de la moitié du personnel, CGT et CFDT. Du coup, la direction est passée par-dessus eux. Menaçant de licenciement les salariés qui refuseraient de signer cet avenant et, en cas de refus majoritaire du personnel, les rendent responsables de la fermeture du site, la direction a obtenu ce qu’elle voulait, et impose ce qui est un recul pour les travailleurs.

Si la direction veut faire travailler plus, ce n’est pas qu’elle a besoin de plus de travail. D’ailleurs, sur l’année 2014, selon la CGT, les travailleurs en moyenne n’ont pas fait plus de 33 heures par semaine, et en 2015 cela n’a pas augmenté.

Ce que veut Mercedes, patron de Smart, c’est baisser la masse salariale : avec le retour aux 39 heures elle devrait diminuer de 6 %.

Le groupe Mercedes est un des plus riches trusts de l’automobile. Pour les neuf premiers mois de l’année, son chiffre d’affaires était en hausse de 15 %, à plus de 61 milliards d’euros. Le tout avec une marge bénéficiaire record dans le secteur : 10,5 % !

L’attitude cynique de la direction a eu raison des salariés pris un par un. Mais le ressentiment et la colère s’accumulent parmi les travailleurs du site, et elle finira par éclater contre ces maîtres chanteurs.

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