Rwanda : la responsabilité de l’armée française dans les massacres22/12/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/12/2473.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Rwanda : la responsabilité de l’armée française dans les massacres

Pour dénoncer la complicité active de l’armée et du gouvernement français de l’époque avec les responsables du génocide de 1994 au Rwanda, des associations ont lancé une procédure judiciaire en 2006. De nouveaux éléments mis en évidence ont démontré la passivité des militaires français face aux assassins, lors d’un épisode de ces tueries.

Ainsi, entre le 27 et le 30 juin 1994, des centaines de Tutsi réfugiés sur la colline de Bisesero ont été assassinés par des militaires rwandais et des milices hutu, à quelques kilomètres à peine des positions de l’armée française.

Alors que la raison officielle de l’opération militaire lancée par la France en ce mois de juin 1994 était d’empêcher les massacres, les soldats français ne sont pas intervenus avant le 30 juin, laissant faire cette nouvelle tuerie.

Des éléments prouvent aujourd’hui que l’armée, au courant depuis le 27 juin, a sciemment laissé faire. Un officier ayant rendu compte à sa hiérarchie de ses craintes aurait reçu l’ordre de ne pas porter secours aux Tutsi réfugiés sur cette colline.

L’attitude des dirigeants français durant ce génocide a été abjecte. Ils ne se sont pas contentés de détourner les yeux devant les assassinats commis. Ils ont soutenu le régime en place au Rwanda qui préparait ouvertement le génocide des Tutsi et des Hutu modérés. L’armée française a entraîné, armé et financé celle du Rwanda ainsi que les milices Interahamwe qui allaient être la colonne vertébrale du massacre. Le gouvernement de Mitterrand a étouffé toutes les mises en garde.

Puis, alors que le génocide avait commencé, des armes ont encore été livrées à l’État rwandais. Enfin, quand le Front patriotique de libération (FPR) a fait reculer le pouvoir génocidaire, les forces françaises sont intervenues, avec la fameuse opération Turquoise, pour sauver les assassins. C’est dans ce cadre qu’elles ont laissé faire la tuerie de Bisesero, et aussi bien d’autres ; se rendant ainsi entièrement complices du massacre.

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