Pentair – Ham : licenciements pour le profit22/12/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/12/2473.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Pentair – Ham : licenciements pour le profit

Quelques jours après les élections et juste avant les fêtes de fin d’année, le groupe Pentair Valves & Controls a annoncé la fermeture de l’usine de Ham, dans la Somme, ainsi que des licenciements dans différentes unités.

En tout, 200 salariés perdront leur emploi, dont 132 fabriquent des vannes industrielles à Ham, sans compter les intérimaires dont le contrat a été arrêté il y a quelques mois, et les conséquences que la fermeture de l’usine de Ham aura sur les sous-traitants.

Ham est une petite ville de 5 000 habitants où il y a déjà eu, ces dernières années, plusieurs fermetures ou plans sociaux dans des usines appartenant à des trusts. Cette annonce a tout de suite entraîné des réactions parmi le personnel et même au-delà parmi les anciens de Pentair et la population.

Les salariés sont en colère. Ils travaillaient depuis trois mois 46 heures par semaine. Au lendemain de l’annonce, ils ont repris leur horaire précédent et l’usine tourne au ralenti. Ils sont d’autant plus choqués que la direction ne conteste pas que le carnet de commandes est rempli, que l’usine rapporte, comme le dénoncent les panneaux accrochés aux grilles.

La direction répond à cette colère et à cette incompréhension en expliquant que le chiffre d’affaires est en baisse et que le groupe a déjà procédé à la fermeture de sites ailleurs dans le monde ! Ce serait au tour des salariés de Ham de se sacrifier en quelque sorte.

Suite à leur mobilisation, le maire de Ham, le député UDI de la circonscription et Xavier Bertrand, le nouveau dirigeant de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, se sont émus de la situation et ont rencontré les dirigeants du groupe. Xavier Bertrand leur a demandé de « reconsidérer leur décision » en expliquant que, « s’il reste du chiffre d’affaires, il reste de quoi faire vivre une partie de l’usine ». Cela revient à demander un plan de licenciements sans fermeture.

Les travailleurs ne se font pas beaucoup d’illusions sur ces politiciens, ayant en mémoire les nombreux cas de fermetures d’entreprises avant la leur et l’inaction des politiciens locaux comme des ministres des gouvernements qui se sont succédé ces dernières années.

Les actionnaires s’engraissent du travail des salariés et leur font payer les conséquences de leurs décisions par les fermetures d’entreprises et les licenciements. Une injustice révoltante !

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