Œillades du PS à la droite : ce dont rêvent Hollande et Valls22/12/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/12/p3-dessin_2.jpg.420x236_q85_box-9%2C0%2C866%2C482_crop_detail.jpg

Leur société

Œillades du PS à la droite : ce dont rêvent Hollande et Valls

François Hollande est allé saluer Xavier Bertrand après l’élection de ce dernier à la tête de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Après l’offre de service de Raffarin pour que « la droite travaille avec le gouvernement », offre immédiatement reprise par Valls qui a répondu « OK avec Jean-Pierre Raffarin » via son compte Twitter, Hollande a encore vanté l’idée d’un rapprochement entre le PS et une partie de la droite.

Illustration - ce dont rêvent  Hollande et Valls

Pour ce qui est de la politique menée quand ils sont au pouvoir, politiciens de gauche et de droite sont en effet semblables comme deux gouttes d’eau. Mais en règle générale, pour se faire élire, ils préfèrent afficher des différences apparentes qui sont leur fonds de commerce auprès de leurs électeurs. Cela leur permet de profiter, chacun à son tour, du discrédit de l’équipe gouvernante précédente. C’est le principe de « l’alternance » du parlementarisme bourgeois. Le dégoût suscité par les uns laisse la place libre aux autres, et quoi qu’il arrive, la politique menée reste au profit de la classe capitaliste.

Mais le discrédit actuel de la gauche n’a pas fait oublier l’écœurement envers la droite. Et c’est le Front national, profitant largement du fait qu’il n’a jamais gouverné, qui est apparu aux yeux de millions d’électeurs comme la nouvelle « alternance ». Les illusions se sont déplacées un cran de plus vers la droite.

Pour s’adapter à cette évolution de l’électorat, dont ils sont largement responsables, les dirigeants du PS font des appels du pied à une partie de la droite, espérant regrouper autour d’eux l’opposition « républicaine » au FN.

Mais pour le PS, il y a quand même loin de la coupe aux lèvres. La partie de la droite non concernée par les œillades socialistes n’a pas l’intention de se laisser étouffer entre le FN et une nouvelle force droito-centro-socialiste. Et même du côté du PS, nombre de forces centrifuges, des frondeurs socialistes aux écologistes, freinent des quatre fers.

Toutes ces manœuvres aboutiront-elles à « une recomposition […] au moment de la présidentielle » ? C’est ce qu’espère Manuel Valls qui se rêve dirigeant d’un parti démocrate à l’américaine, opposé à une droite ayant intégré le Front national, ce qui donnerait un nouveau visage à une alternance politique n’ayant plus qu’un rapport lointain avec l’alternance droite-gauche. Au passage, si ce scénario se réalisait, Hollande et Valls et leurs acolytes pourraient se vanter de s’être débarrassés de tout ce qui, dans les partis de gauche en France, les rattachait encore historiquement au mouvement ouvrier, en même temps qu’ils menaient une politique violemment antiouvrière.

Il est vrai qu’ils y ont été aidés par tous ceux, notamment le PC, qui, en soutenant le PS, ont affirmé aux travailleurs que voter pour des Hollande ou des Mitterrand leur permettrait de changer leur sort.

La seule leçon à en tirer est que les travailleurs doivent mener leur propre politique et défendre leurs intérêts économiques et politiques sans faire aucune confiance à de tels charlatans.

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