États-Unis : des violences policières encore une fois sans sanction22/12/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/12/Freddie_Gray_Baltimore_2015_2_Photo_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C74%2C697%2C467_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : des violences policières encore une fois sans sanction

Un policier de Baltimore, poursuivi notamment pour homicide après la mort du jeune Freddie Gray le 12 avril dernier, n’a pas été condamné lors de son procès, le 16 décembre. Le jury n’arrivant pas à conclure après 16 heures de délibération, le juge a mis un terme au procès sans sentence finale. Voilà qui augure mal des procès de cinq autres policiers impliqués dans cette affaire.

Illustration - des violences policières encore une fois sans sanction

Freddie Gray, un jeune homme noir de 25 ans, avait été arrêté par la police, jeté dans une de ses camionnettes avant de mourir d’une lésion à la moëlle épinière.

Théoriquement, le policier, un Noir comme la victime, devrait être rejugé, mais les autorités peuvent aussi décider d’en rester là. Cinq autres policiers sont sur la sellette. Le tout est compliqué par le fait qu’il faudrait normalement rejuger le premier policier avant qu’il vienne témoigner dans les procès de ses collègues.

Tout cela n’est pas fait pour apaiser ceux que la mort de Freddie Gray avait révoltés. Mais la police n’en a cure. Le premier policier était d’ailleurs jugé pour sa « totale indifférence » au sort de Freddie Gray, une indifférence qui a pu entraîner la mort du jeune homme... Anticipant un verdict injuste, la police de Baltimore avait d’ailleurs pris ses dispositions pour prévenir une éventuelle émeute.

Les dispositions officielles prises après la mort de Freddie Gray, pour tenter d’apaiser les tensions, ont pu jouer leur rôle. La maire de la ville, Madame Rawlings-Blake, a licencié le commissaire de police et fait savoir qu’elle-même ne se représenterait pas comme maire. La ville a versé 6 millions de dollars à la famille du jeune mort.

Il n’en reste pas moins que tous les militants des Black Lives Matter (Les vies noires, ça compte) qui ont suivi ce procès ont protesté que « justice n’a pas été faite » et ont dénoncé un fiasco judiciaire de plus. Un militant l’a fait, mégaphone à la main, devant la cour de justice, et a été aussitôt arrêté, tandis que ceux qui s’étaient rassemblés pour l’écouter étaient dispersés pour rassemblement illégal !

Même si la colère est contenue, le ressentiment est immense. Dans une ville majoritairement noire, où les conflits raciaux sont anciens, les passants du quartier de Freddie Gray dénoncent le non-jugement du policier : « Ils vont le laisser filer, ils se moquent de nous » ou encore : « On ne respecte pas la loi, les flics non plus, mais c’est nous qu’on enferme. Savez-vous pourquoi ? Parce qu’ils sont les flics, qu’ils ont un badge et une arme. »

Et ce n’est pas en répétant que les jurés du premier procès ont fait au mieux, comme elles l’assurent actuellement, que les autorités apaiseront la colère de ceux qui ont bien conscience que c’est le racisme et le comportement répressif de la police qui sont responsables dans cette sale affaire, et donc coupables.

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