Chômage : PS et LR ensemble pour soutenir les patrons22/12/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/12/2473.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Chômage : PS et LR ensemble pour soutenir les patrons

L’échec électoral relatif de l’union de la droite aux élections régionales a réveillé Raffarin, trois fois Premier ministre de Chirac, illuminé par l’idée d’une collaboration entre le PS et ses amis LR ex-UMP, consistant en l’espèce en un « pacte républicain contre le chômage ».

Cette proposition a été accueillie par le tweet enthousiaste de Valls : « Tous rassemblés pour en finir avec le chômage ! OK avec @Raffarin », ravi de donner corps à la convergence droite-gauche censée prolonger la politique de « front républicain » du deuxième tour des élections. Mais Raffarin a tenu à modérer ces ardeurs : « Je ne veux pas d’union nationale, je ne veux pas aller au gouvernement […], il n’y a pas d’autre ambition avec le PS que de résoudre la question du chômage. »

Mais outre ce refus de trop de familiarité avec le PS, Raffarin n’a pas grand-chose à proposer. Les « quelques mesures simples […] qui redonneront confiance aux entreprises et aux entrepreneurs » qu’il appelle de ses vœux, sur l’apprentissage, le relèvement des seuils sociaux, l’assouplissement de la durée du travail, le soutien à l’investissement… tout a déjà été mis en place depuis trois ans par Hollande et ses propres Premiers ministres, avec le succès que l’on connaît.

Gattaz, au nom du Medef, s’est évidemment dit d’accord avec Valls et ­Raffarin. La machine de guerre au service des patrons que constitue la loi Macron est déjà là pour exonérer les TPE (très petites entreprises de moins de 11 salariés) de cotisations sociales et même de versement de salaire pour la première année d’embauche d’un apprenti, sans compter le versement d’une prime de 2 000 euros par apprenti pour une TPE et de 1 000 euros pour une PME de moins de 250 salariés. Les CDD sont renouvelables deux fois et non plus une. Les effets du franchissement d’un « seuil social », en termes de représentation du personnel ou de cotisations patronales à verser, sont retardés à trois ans, et non plus un. La durée du travail est de plus en plus soumise aux accords locaux signés par qui veut bien. Quant aux aides à l’investissement, outre les divers fonds destinés à apporter du capital, il n’est que de constater que le CICE a rapporté en 2014 à Sanofi la bagatelle de 16 millions d’euros, et à Total 28,5 millions.

Si Hollande, Valls et Macron tendent la main à ces politiciens LR, c’est bien qu’ils savent que ces derniers pourront difficilement les doubler sur leur droite…

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