La police veut pouvoir faire ce qu’elle veut09/12/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/12/2471.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La police veut pouvoir faire ce qu’elle veut

Dans le cadre de ses projets sécuritaires, le ministère de l’Intérieur étudierait un document établi par la Direction des libertés publiques et des affaires juridiques recensant toutes les mesures souhaitées par les services de la police et de la gendarmerie.

Ces mesures vont de l’internement administratif des « fichés S » aux fouilles de véhicules et de bagages sans le consentement de leurs propriétaires, en passant par la possibilité de conduire une personne perquisitionnée au commissariat pour prélever son ADN ou ses empreintes digitales, ou encore la possibilité pour la police de ne pas justifier des circonstances des contrôles d’identité. Les têtes pensantes de la police envisagent également une étape nouvelle avant l’assignation à résidence avec une mesure d’obligation de signaler ses déplacements. Elles demandent la création de fichiers des « contrôles routiers, ferroviaires ou fluviaux », ainsi que d’un « registre centralisé des hôteliers et des agences de location de véhicules et de logements ». Ce serait un pas de plus vers un fichage généralisé et le reste est à l’avenant, comme la suppression des connexions wi-fi publiques, donc anonymes, ou l’utilisation des radars routiers pour localiser un véhicule.

Tout cet arsenal mis en avant pour lutter contre des groupes djihadistes multipliera aussi les possibilités d’intervention de la police et de la gendarmerie contre qui bon leur semble, les sans-papiers et leurs défenseurs, et plus généralement tout contestataire de la politique gouvernementale.

Dans un courriel d’invitation à une réunion interne sur ces mesures, la Direction générale de la police explique ses motivations : « utiliser cette “fenêtre” – c’est-à-dire le contexte actuel – pour faire avancer certaines évolutions souhaitées par les différents services ». En clair, il s’agit de se servir de l’émotion et de la peur actuelles pour obtenir plus d’arbitraire.

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