JTEKT Irigny : un patron de combat aidé par l’état d’urgence09/12/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/12/2471.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

JTEKT Irigny : un patron de combat aidé par l’état d’urgence

L’entreprise JTEKT d’Irigny, située dans le sud de l’agglomération lyonnaise, est un équipementier automobile de près de 900 personnes. Le principal syndicat, la CGT, doit intervenir sans arrêt pour faire respecter les droits des ouvriers. Il a même dû défendre le médecin du travail, licencié récemment parce que la direction le trouvait trop complaisant avec les travailleurs.

Actuellement, la direction se retrouve devant les tribunaux où elle risque d’être condamnée pour un délit de marchandage. Elle a également une enquête judiciaire sur les bras suite au suicide, fin octobre dernier, d’un salarié qui s’est jeté du toit du bâtiment de la direction. Cet ouvrier électricien, à qui la direction avait supprimé une prime d’astreinte, l’avait assignée aux Prud’hommes. Depuis, il subissait des pressions de l’encadrement pour qu’il retire sa plainte. Et la CGT, en la personne du secrétaire du syndicat, avait dénoncé devant des journalistes les pressions qu’il avait subies comme une des raisons du suicide de ce travailleur.

C’est dans ce contexte que la direction tente visiblement de mettre la CGT au pas. Ainsi, le secrétaire du syndicat a été informé d’une mise à pied conservatoire d’une semaine jusqu’au lundi 30 novembre, jour où il était convoqué à un entretien préalable à licenciement. En même temps la direction convoquait un comité d’entreprise extraordinaire pour le lendemain avec un seul point à l’ordre du jour, ce licenciement. Le motif était des absences « injustifiées », en réalité des congés maladie.

Face à cette attaque en règle, dès le lundi 30, la CGT de JTEKT a d’abord appelé à un débrayage et à un rassemblement devant l’usine pendant l’entretien préalable. Mais la préfecture du Rhône l’a interdit. Son arrêté portant interdiction allait jusqu’au 30 novembre minuit et était justifié par l’état d’urgence et… la COP 21 !

Le débrayage a donc eu lieu le lendemain, mardi 1er décembre, lors du comité d’entreprise extraordinaire où les élus se sont prononcés majoritairement contre ce licenciement, soit quatre élus CGT contre deux élus CFE-CGC pour, et une abstention : l’élu CFDT. Pour apporter leur soutien, plusieurs dizaines de militants CGT de la métallurgie et de l’Union départementale du Rhône se sont rassemblés devant l’usine où une prise de parole a eu lieu.

Le patron de JTEKT veut avoir les mains libres face à ses salariés, mais ceux-ci n’ont pas dit leur dernier mot.

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