Chine : le capitalisme pollue09/12/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/12/2471.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Chine : le capitalisme pollue

Face à une pollution atteignant des sommets, le gouvernement chinois a déclenché mardi 8 décembre « l’alerte rouge » à Pékin. Les chantiers de construction sont arrêtés, ainsi que les usines les plus polluantes. Les écoles et les collèges doivent suspendre leurs cours. Une circulation alternée des véhicules est mise en place, assortie d’une interdiction totale de rouler pour les camions transportant gravats et déchets de construction.

La pollution est une calamité pour la population des grandes villes chinoises, et suscite une indignation croissante. La circulation automobile en est certes l’une des causes, comme dans bien des grandes villes du monde, le chauffage au charbon en hiver également. Mais il s’y ajoute le fonctionnement de milliers d’usines alimentées au charbon et ne respectant aucune norme en matière de pollution. Les ouvriers qui y travaillent sont les premiers à voir leur espérance de vie abrégée par l’air pollué qu’ils doivent absorber.

Si les industriels chinois et les autorités du pays en sont responsables, les capitalistes américains, européens ou japonais y trouvent largement leur compte. Dans l’immense région industrielle qui s’étend de Pékin à Shangaï, ils ont installé en association avec leurs homologues chinois des usines qui, même quand elles ne polluent pas directement, utilisent de toute façon les matériaux à bas coût fournis par les industries polluantes. Une myriade de sous-traitants chinois ne respectant aucune règle sont mis à contribution pour chaque voiture, chaque ordinateur finalement vendu aux USA ou en France.

La pollution à ce niveau insupportable était l’une des plaies des villes européennes au XIXe siècle. Elle n’a pas disparu au XXIe, elle a été en partie délocalisée dans des villes comme Pékin, en même temps que l’exploitation sans limite des ouvriers ou l’absence totale de conditions de sécurité. C’est le capitalisme dans sa version la plus sauvage.

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