Ainsi, en octobre, le plus gros mois de l’année en la matière, le nombre de nouveaux contrats d’apprentissage signés par les entreprises privées a reculé de 5 % par rapport à l’an dernier et de 10 % par rapport à 2013.

Le gouvernement a beau donner cadeau sur cadeau aux entreprises pour qu’elles embauchent, rien n’y fait. Cette année les 4 400 euros offerts aux petites entreprises de moins de onze salariés pour toute embauche d’un apprenti mineur n’ont pas eu d’effet.

Les organisations patronales disent à qui veut les entendre que l’apprentissage est la clé de la lutte contre le chômage. Mais Gattaz, président du Medef, avoue que « les chefs d’entreprise n’ont pas l’intention de prendre des apprentis bien qu’ils soient convaincus des vertus de ce dispositif ». Ce que veulent surtout les patrons, c’est encore plus d’exonérations de cotisations sociales, encore plus d’argent public et encore plus de possibilités d’exploiter de la main-d’œuvre peu payée, précaire et sans droits.

Dans le domaine de l’alternance entreprise-formation, les patrons ont le choix. Et ceux qui veulent embaucher des jeunes de moins de 26 ans choisissent plutôt de le faire sous la forme de contrats de professionnalisation, qui durent de six à douze mois, que sous celle de contrats d’apprentissage qui durent trois ans. Selon le quotidien Les Échos, les employeurs sont « réticents, faute de visibilité économique, à s’engager pour une durée trop longue ».

Dans cette économie où les patrons sont les rois et où l’État est aux petits soins pour eux, la perspective d’un emploi stable et permanent s’éloigne pour un nombre toujours plus grand de jeunes travailleurs.