Afghanistan : l’occupation nourrit le terrorisme09/12/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/12/2471.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Afghanistan : l’occupation nourrit le terrorisme

En 2001, suite aux attentats contre le World Trade Center, Bush, le président des États-Unis de l’époque, s’était lancé dans une intervention militaire en Afghanistan, alors aux mains des talibans. Quatorze ans après, la présence militaire américaine dans ce pays n’a pas cessé et les résultats sont catastrophiques.

Les talibans avaient pris le contrôle du pays en 1997 avec l’aide de deux alliés des États-Unis, le Pakistan et l’Arabie saoudite, pour y imposer une dictature moyenâgeuse.

Le gouvernement des États-Unis, qui n’avait rien trouvé à redire à l’époque, accusa par la suite les talibans d’avoir offert l’Afghanistan comme base arrière à al-Qaida dont le dirigeant, Ben Laden, allait être l’instigateur des attentats du 11 septembre 2001. Bush mobilisa alors les alliés des États-Unis, dont la France, pour envahir l’Afghanistan. Cinq semaines plus tard, le régime des talibans était tombé, mais le terrorisme, loin d’être enrayé, allait connaître un important développement, tandis que l’occupation militaire américaine se maintenait jusqu’à aujourd’hui. La présence, dans le cadre de l’Otan, de 12 000 militaires dont 8 000 américains vient même d’être prolongée, sans que cela garantisse une protection à la population.

Selon l’ONU, 1 592 civils ont été tués et 3 329 blessés dans les seuls six premiers mois de cette année. À Kaboul, la capitale, la population vit dans l’insécurité permanente et ceux qui le peuvent émigrent en masse.

Fin septembre dernier, les 300 000 habitants de la ville de Kunduz, dans le nord du pays, ont subi durant quinze jours l’occupation des talibans ainsi que les bombardements américains, dont celui qui a frappé un hôpital de Médecins sans frontières, causant au moins 30 morts parmi le personnel et les malades.

Le président Ashraf Ghani et le Premier ministre Abdullah Abdullah, bien que rivaux, ont en commun d’être soutenus à la fois par les États-Unis et par des seigneurs de guerre disposant de leur réseau de miliciens, de la même eau que les talibans. Dans une province au nord du pays, Faryab, des forces de sécurité non-officielles ou semi-officielles poursuivent « leurs vols, viols et trafics de drogue » qui « ont poussé des habitants à fuir leurs villages devenus fantômes, voire à rejoindre les talibans pour obtenir leur protection », note une récente dépêche de l’AFP. Voilà le bilan de l’intervention impérialiste.

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