Syrie : le gouvernement français compte sur la dictature d’Assad02/12/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/12/2470.jpg.445x577_q85_box-0%2C62%2C822%2C1128_crop_detail.jpg

Dans le monde

Syrie : le gouvernement français compte sur la dictature d’Assad

Dans une interview, le vendredi 27 novembre, Fabius, le ministre des Affaires étrangères, envisage que des forces armées syriennes de Bachar al-Assad soient associées à la coalition contre l’État islamique (Daech). Cela constitue une volte-face spectaculaire par rapport à la ligne officielle de la diplomatie française qui dénonçait jusque-là toute alliance avec al-Assad.

Fabius s’est senti obligé de rajouter, après les réactions suscitées par ses propos, qu’une participation de l’armée syrienne dans la lutte contre Daech ne pouvait être envisagée que « dans le cadre d’une transition politique ». Mais le retournement n’en est pas moins net. En octobre dernier, le même Fabius avait demandé à la justice française de déclencher une enquête pour crime de guerre à l’encontre du gouvernement syrien à partir de photos fournies par un ancien policier passé à l’opposition. « Il est de notre responsabilité d’agir contre l’impunité de ces assassins », avait alors déclaré Fabius.

En réalité, les « valeurs d’humanité » n’ont jamais joué aucun rôle dans les choix de l’impérialisme français ni des autres grandes puissances, même si Obama et Hollande continuent d’affirmer qu’Assad « n’a pas sa place dans l’avenir de la Syrie ». Les dirigeants impérialistes et leurs alliés, l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie, ont alimenté la guerre actuelle en soutenant, face à Assad, diverses forces et milices parmi les plus réactionnaires, y compris celles de Daech à un moment.

Pour mettre fin à une instabilité qu’ils jugent aujourd’hui contraire à leurs intérêts, ils envisageraient de réintégrer Assad dans une solution politique. Et le fait que l’armée d’Assad soit responsable, avec les autres milices, de la mort d’au moins 250 000 personnes n’est pas de nature à les arrêter dans cette voie.

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