Réchauffement climatique : un grand show qui ne réglera rien02/12/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/12/2470.jpg.445x577_q85_box-0%2C62%2C822%2C1128_crop_detail.jpg

COP 21

Réchauffement climatique : un grand show qui ne réglera rien

Face au réel problème que pose à l’humanité le réchauffement climatique, quel sera l’impact concret des discours et des quelques décisions qui seront prises à l’occasion de la 21e conférence internationale COP 21 qui se tient à Paris du 30 novembre au 11 décembre ?

On peut tâcher d’en juger à l’aune des vingt précédentes conférences sur le changement climatique. Ainsi la 3e conférence, COP 3, réunie à Kyoto en 1997, avait accouché d’un protocole, mais que les États-Unis n’ont jamais ratifié. Ce protocole de Kyoto avait institué un marché des droits à polluer, qui a certes permis à des entreprises, et aussi à des escrocs, de faire de belles affaires, mais pas vraiment de réduire l’émission de gaz à effet de serre. Si les émissions des pays industrialisés ont légèrement diminué depuis cette époque, c’est d’abord à cause de l’effondrement catastrophique de l’activité économique dans l’ex-bloc soviétique au cours des années 1990, et plus tard à cause de la crise financière non moins catastrophique de 2008.

En 2009, la conférence de Copenhague, COP 15, présentée comme ayant abouti au premier accord mondial pour limiter à 2°C l’augmentation des températures au cours du 21e siècle, n’a pourtant donné lieu à aucun mécanisme contraignant les pays à respecter leurs engagements. Il en sera de même lors de la conférence de Paris, les États-Unis ayant indiqué d’avance qu’ils ne se considéreraient nullement engagés par un quelconque accord. On se demande d’ailleurs qui, dans ce monde impérialiste, véritable jungle soumise à la loi du plus fort, pourrait imposer que les intérêts à court et long terme de l’humanité soient respectés.

Le protocole de Kyoto a été renouvelé en 2012 lors de la COP 18 de Doha, où les grands de ce monde ont pris aussi la décision… de prévoir un « accord global et ambitieux » en 2015, à Paris. Cette grande décision avait aussi été prise l’année précédente à la COP 17 de Durban, où il a aussi été question de la création d’un fonds d’aide climatique aux pays pauvres qui serait doté de 100 milliards de dollars par an à l’horizon 2020. Mais, la planète capitaliste étant engluée dans les conséquences de la crise de 2008, la promesse de financement fut assortie de la nuance : « quand les circonstances financières le permettront ». Il n’est donc pas surprenant que ce « fonds vert » n’a été doté que de 10 milliards l’an dernier.

Avant même le cycle actuel des COP, l’ONU avait organisé des « sommets de la Terre », dont le plus connu avait déjà regroupé une centaine de chefs d’État et de gouvernement à Rio en 1992, et donné lieu à de nombreux discours, aussi beaux que creux. Considéré à l’époque comme une réussite, ce sommet de Rio avait produit 2 500 recommandations, qui pour la plupart n’ont pas été suivies.

Une génération plus tard, le problème du réchauffement climatique, et plus généralement de la préservation d’un environnement vivable pour les humains, reste entier. Et il y a peu de chances, quelles que soient les conclusions de la COP 21, qu’il puisse être résolu tant que la course au profit restera le moteur des forces économiques.

Partager