RATP : une campagne abjecte de la droite et de l’extrême droite02/12/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/12/2470.jpg.445x577_q85_box-0%2C62%2C822%2C1128_crop_detail.jpg

Leur société

RATP : une campagne abjecte de la droite et de l’extrême droite

Le fait que, parmi les tueurs du Bataclan, se soit trouvé un ancien conducteur de bus a donné lieu à une campagne sur le recrutement de la RATP. La presse a pointé du doigt les « fichés S » qui figureraient dans les effectifs. La droite et l’extrême droite se sont immédiatement emparées de ces « révélations » pour se livrer à une campagne plus générale accusant les musulmans d’être des terroristes en puissance.

C’est Le Parisien qui a commencé en « révélant », dans son édition du 17 novembre, que la RATP faisait partie des entreprises comptant le plus de personnes faisant l’objet d’une surveillance policière, les fameux « fichés S » soupçonnés de liens avec des mouvements terroristes. « Un fiché S ne doit pas pouvoir conduire un train, un RER ou un métro », s’est exclamée Valérie Pécresse (Les Républicains). Marine Le Pen, ne voulant pas être en reste, s’est fendue d’un tweet de la même eau : « La vérité commence à sortir et elle est terrible… » Ces représentants politiques de la bourgeoisie, silencieux sur les responsabilités de la politique française au Moyen-Orient, préfèrent pointer du doigt « l’inquiétante montée des pratiques religieuses », notamment à la RATP. Comme si les pratiques religieuses devaient nécessairement conduire au terrorisme ! Oui, quand il s’agit de l’islam, sous-entendent les Pécresse et autres Le Pen, participant ainsi à cet odieux amalgame entre musulmans et terroristes.

Certes il existe à la RATP, comme dans bien d’autres entreprises, des militants intégristes dont les idées et les attitudes favorisent un repli communautaire, créent un fossé entre les travailleurs musulmans et les autres. Ils affichent leur mépris des femmes, refusent de leur serrer la main. Ces fondamentalistes musulmans, tout comme ceux qui se réclament de l’extrême droite, ont pour politique de diviser les travailleurs, entre croyants et non croyants, entre hommes et femmes, entre travailleurs français et immigrés. Leurs politiques s’additionnent pour diffuser le poison de la division. Pour les travailleurs conscients, combattre les idées de ces gens-là, ceux qui se réclament de Le Pen comme ceux qui prêchent le fondamentalisme musulman ou autre, est une nécessité.

Les responsables politiques de LR ou du FN invoquent la défense des femmes. Ce n’est évidemment qu’un prétexte. Ces deux partis, viscéralement hostiles aux travailleurs, se livrent à une compétition démagogique en vue de conquérir l’électorat le plus hostile aux immigrés, accusant au bout du compte la RATP d’avoir recruté des salariés d’origine étrangère.

Et le gouvernement PS n’est pas en reste. Face aux accusations de « laisser-faire » de Pécresse, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve s’est déclaré prêt « à cibler davantage les personnes travaillant dans les transports en commun », à l’image de ce qui se fait déjà dans les centrales nucléaires et autres sites dits « sensibles ». La gauche n’entend donc rien céder à la droite en matière de démagogie sécuritaire et anti-immigrés.

Cette campagne et les mesures qui en résultent ne peuvent en rien réduire la menace d’un attentat terroriste. En revanche elles entretiennent le poison de la division.

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